Visite présidentielle - Rencontre à Sambava autour de la vanille


L’après-midi de ce jour marque la tenue d’échanges incluant la situation du prix de la vanille entre le président de la République, Andry Rajoelina, et les opérateurs en plein désarroi. Planifié à Sambava, le premier rapprochement entre le chef de l’État et les personnes qui vivent de la filière vanille est attendu depuis le début du quinquennat. Selon un exportateur de vanille, « l’arrivée du Président sera l’occasion pour sa délégation de s’enquérir des réalités actuelles de la filière. Une structure qui a regroupé quarante et un exportateurs, vient de se transformer en syndicat. La vanille fait vivre tout le monde et la survie de la population dans la région Sava en dépend ». L’équipe du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, accompagne le chef de l’État pour participer à l’entrevue avec les opérateurs et les autorités à Sambava. « Le prix du kilo de la vanille prête à l’exportation gravite autour de 250 000 ariary en ce moment », indique un préparateur de vanille, pessimiste devant le nombre de preneurs de ses gousses destinées à l’exportation. En fixant à 250 dollars le prix du kilo de la vanille exportable, la ministre Lantosoa Rakotomalala a fait entendre « que rien dans les mesures ne vise à fixer des prix élevés ». Si le président Andry Rajoelina prévoit d’inaugurer l’hôtel des Finances, un immeuble aux normes construit à Sambava pour les services du fisc, sa rencontre avec la population marque un retour après le temps des campagnes présidentielles de 2018. Région où Andry Rajoelina a raflé des voix immenses lors de ce scrutin présidentiel, la Sava attend du président de la République « la réalisation de la promesse de porter le prix du kilo de la vanille à un niveau élevé ». Handicapée par la baisse actuelle de la demande mondiale industrielle, la vanille connait une chute des prix en raison de la régression continue des volumes d’importations prévues par les industries agroalimentaires occidentales. D’après un ingénieur agronome résidant en Allemagne et connaisseur de la vanille malgache et de ses produits dérivés, « il y a eu les prix très élevés de ces quatre dernières années, ce qui a conduit les industries déjà frappées par la crise liée au coronavirus à réduire drastiquement leurs budgets alloués à l’achat de matières premières. La vanille de Madagascar dépend des besoins des importateurs car elle n’est pas consommée ni transformée par les populations qui en plantent». Denrée conservable, la vanille risque d’être en surabondance sur le marché local face à une demande internationale amoindrie à cause de l’économie de moyens choisie par les grandes entreprises en Europe et le recours accéléré à l’utilisation de la vanille synthétique à base de pétrole.
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