Rivo RAKOTOVAO - « En cas de danger, j’agirais »


Le Chef de l’État affirme qu’en cas de danger pour la nation, il prendra les mesures qui s’imposent. Il met l’accent sur le fait que la HCC n’a publié qu’un avis sur le rôle de l’intérim. La continuité de l’État. Rivo Rakotovoa, président de la République par intérim, a martelé ce message lors d’une interview à la radio Antsiva, hier. Ayant fait le déplacement au studio de cette radio privée sise à Ankorondrano, le Chef de l’État, outre assurer une ambiance électorale apaisée, sa mission est aussi, « de rassurer l’opinion publique qu’il y a des dirigeants. Que les affaires d’Etat continuent ». Sur sa lancée, le locataire du palais d’État d’Ambotsirohitra réitère une formule qu’il reprend à chaque sortie publique, depuis quelques jours, « nous ne sommes pas dans une Transition ». Il ajoute, « nous ne devons pas nous cacher derrière le fait qu’on est intérimaire, que nous ne sommes là que pour une courte période pour ne pas travailler et agir si nécessaire ». Tout comme le gouvernement faire en sorte que le processus électoral se déroule dans un contexte apaisé serait, aussi, le rôle de Rivo Rakotovao, tel qu’il l’a dit. L’avis de la Haute cour constitutionnelle (HCC), sur les attributions courantes du Président de la République par intérim limite, toutefois, la marge de manœuvre de l’ancien numéro un du Sénat. « C’est un avis. Cela ne veut pas dire qu’il faut strictement s’y tenir, ou ne pas du tout en tenir compte », réplique-t-il sur le plateau de la radio Antsiva. Responsabilité Rivo Rakotovao soutient ainsi que, « face à un problème majeur, en cas de danger pour la nation, l’État prendra nécessairement les mesures qui s’imposent ». Il ajoute que pareilles mesures pourraient être prise à la suite d’une consultation du gouvernement, en tenant compte des dispositions légales. « Cela ne veut, toutefois, pas dire que le Chef d’État devra consulter le reste de l’Exécutif à chaque prise de décision, mais dans la conduite de l’État, il y a des responsabilités communes. S’il y a un problème majeur, toutefois, je serais amené à prendre mes responsabilités », indique-t-il. À entendre les propos du Chef d’État par intérim, le cas échéant, il pourrait ne pas tenir compte de l’avis de la HCC qui soutient que les termes de l’article 61 de la Constitution ne rentre pas dans ses attributions courantes. « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la nation, son unité ou l’intégrité de son territoire sont menacées et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics se trouve compromis, le Président de la République peut proclamer, sur tout ou partie du territoire national, la situation d’exception, à savoir l’état d’urgence, l’état de nécessité nationale ou la loi martiale (…) », prévoit l’article 61 de la Constitution. Des juristes ne partagent, cependant, pas son avis et s’en tiennent aux restrictions de pouvoir, prévues dans l’avis de la HCC. Une décision prise en conseil des ministres après avis des présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat et de la Cour d’Ambohi-dahy. Durant cet entretien sur le plateau de la radio Antsiva, le président Rivo Rakotovao souligne qu’« au final, peu des attributions du Président élu ne figure pas dans les attributions courantes du Chef d’État par intérim». Réitérant que l’important serait de rassurer l’opinion qu’il y a des dirigeants à la barre, en cas de problème majeur pouvant mettre en péril le processus électoral, notamment, le locataire d’Ambohitsirohitra affirme, « je dois me dresser et prendre mes responsabilités ».
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