Transport aérien - Air Madagascar sur une rampe de re-lancement


Air Madagascar devrait profiter de la haute saison pour entamer son redres­sement. La sortie de l’annexe B a été une sacrée bouffée d'air frais. South African Airways, Air Seychelles, Air Mauritius. Voilà le tiercé gagnant des meilleures compagnies aériennes africaines selon le classement 2015 de Skytrax, organisme de consultation des conditions de vol, basé à Londres. On retrouve ces trois compagnies avec Ethiopian Airlines et Kenya Airways dans le top 100 du classement mondial. De quoi faire pâlir d'envie Air Mada­gascar qui était, il n'y a pas si longtemps, loin devant Air Seychelles et Air Mauritius. Il n'est donc pas impossible que la compagnie nationale retrouve ses lettres de noblesse d'ici quelques années avec une rigueur dans la gestion et une politique de développement adéquate. « Air Seychelles se trouvait exactement dans la même situation en 2012, devant réduire de moitié son personnel et limiter son réseau à quelques pays. On n'avait presque plus d'avion pour les vols internationaux mais, grâce à des collaborations avec d'autres compagnies et d'autres pays, elle a pu se hisser au niveau dez compagnies les plus performantes », a témoigné Alan Renaud, directeur général d'Air Seychelles lors de la réunion sur la Safetylist en juin au ministère des Affaires étrangères. Exploit Air Madagascar hérite ainsi d'une excellente image  avec cet exploit de l'Aviation civile de Madagascar. Dernière compagnie à y entrer en 2011, elle est la première et la seule à en sortir. Un synonyme de bonne gouvernance, indispensable pour développer un programme de sécurité durable et qui a valeur de sésame au plan international. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Mada­gascar a été cité comme exemple et a reçu les félicitations de tous les grands organismes et associations de l'aviation civile. Ce n'est pas pour rien que l'OACI, l’IATA, l'AFRAA, le Cafac ,l'Ataf ,le DGAC ont tenu à faire le déplacement à Antananarivo pour saluer cette prouesse. « Beaucoup sont sceptiques quant à la sécurité des opérations aériennes en Afrique où il y a cinq fois plus d'accidents qu'en Europe ou aux États-Unis. Mais Mada­gascar a montré que c'est possible et il est maintenant cité en référence », mentionne un membre d'une aviation civile africaine. Avec la sortie de l'annexe B, une grande porte s'est ouverte pour Air Mada­gascar en cette période de haute saison. Ses surcoûts évalués à 66 millions de dollars en cinq ans, l'ayant empêchée d'investir et de se développer sont maintenant supprimés. Elle va donc pouvoir assainir ses finances et redémarrer. C'est d'autant plus possible qu'elle a maintenant accès au marché et peut conclure des partenariats avec d'autres compagnies. Il faut savoir que, même si Air Madagascar ne relie pas tous les continents, il y a un grand marché à conquérir au niveau des passagers déversés dans diverses villes pour prendre une correspondance vers Madagascar. Cela profite pour le moment à d'autres compagnies amies, « il suffit de nouer des partenariats avec d'autres transporteurs pour conquérir une importante part de marché », note un opérateur de voyages qui collabore avec Air Madagascar qui a du mal à remplir ses avions à l'aller comme au retour. Une ère révolue aujourd'hui pour la compagnie dont l'ambition est de valoriser une nature cinq étoiles. Herisetra
Plus récente Plus ancienne