Exposition - « Les faiseurs de musique » rivalisent de créativité


Dix fabricants d’instruments de musique traditionnels exposent à l’AFT à Andavamamba leurs dernières créations. Il y a de quoi épater la galerie avec leurs génies créatifs. Rivalité d’idées. L’exposi-tion dénommée « Les faiseurs de musique » qui se tient dans le hall de l’Alliance française d’Andavamamba, du 17 au 22 juin, permet de voir la créativité de dix fabricants d’instruments de musique traditionnels. Remby, Tony Zà, Tiana Rainitelo, Zamba, Monja Manitsindava, Ragasy, André Rakotorahalahy, Sarandra Beloba, Rapasy, Ratovo et Daniel Marovangy présentent fièrement leurs dernières créations lors de la troisième édition de cet événement qui met les faiseurs de musique sous les feux des projecteurs. Flûtes, kabôsy, valiha, tambours, percussions, et autres instruments présentent de nouveaux aspects, dans la forme pour certains, et dans leur fonctionnalité pour d’autres. « Ce Kabôsy chromatique peut produire plusieurs accords en mineur, en neuvième, et en septième en plus des majeurs. Il crée des mélodies d’une guitare solo, et également celles d’un kabôsy avec ses quatre cordes. Cette guitare se distingue de celles qu’on voit d’habitude par sa forme rectangulaire. Elle a été commandée par le chanteur Eric Manana. Celle-là avec la caisse en bambou, je l’ai offerte à l’Alliance française d’Antananarivo », avance Toni Zà, un artisan de Vangaindrano, en esquissant une petite démonstration en musique avec ses instruments. « Ces trois flûtes combinées en un, présentent un côté pratique. Souvent avant de se produire sur scène, les musiciens égarent leurs instruments lors de la précipitation dans les coulisses. Elles produisent les différentes tonalités qu’il faut », explique Solo Andry Razafindrabe de Remby. « Ce xylophone tout en palissandre a été composé de plusieurs pièces de bois à âges différents. Les plus vieux produisent des sons plus clairs», rajoute Gaston Rakotoniaina, le chef de Ragasy Band. En faisant le tour des exposants, on découvre des produits à forte valeur traditionnelle. Certains ajoutent une touche de modernité, d’autres sont faits à partir des matériaux de récupération. Leurs points communs se trouvent sur la bonne qualité des sons qu’ils produisent, étant donné que les artisans qui les fabriquent sont tous des musiciens expérimentés. Évolution dans le temps Cette exposition constitue une bonne visibilité pour ces travailleurs dans l’ombre. « C’est le seul événement qui nous met en avant. Heureusement que l’Alliance française, une institution étrangère, se soucie de notre existence, mais nous souhaitons avoir plus de contribution de la part de l’État à tous les niveaux. Nous faisons des recherches pour créer ce que vous voyez là, avec nos propres moyens. Elles risqueraient de disparaître avec nous. Il faut les archiver pour la future génération, mais les démarches sont coûteuses. Pourtant, les instruments de musique traditionnels font partie intégrante de notre patrimoine culturel. Et un événement de ce genre permet de constater son évolution dans le temps. L’intérêt que le public accordera en visitant cette exposition nous incitera à être plus créatif », avouent les exposants. À quelques jours de la Fête de la musique, « Les faiseurs de musique » attirent l’attention d’une brillante manière, comme pour se rappeler qu’il n’y aura pas de flamme sans feu.  
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