Toliara II - Des tueurs d’un maire narguent les gendarmes


Le maire de Tsianisiha-Toliara II, Nathaly Hedaraly a été froidement fusillé samedi, près de son domicile. Ses tueurs ont mis les gendarmes en défi. Une scène de crime qui dépasse l’entendement. Pour un mobile encore flou, Nathaly Hederaly, âgé de 53 ans, maire de la commune rurale de Tsianisiha-Toliara II a été exécuté de deux balles, dans la poitrine et au dos. Samedi vers 9h 45, cette fusillade meurtrière, commise par un certain Rebona, s’est passée à quelques mètres de la maison de la victime. Ce coup de théâtre qui s’est déroulé au nez et à la barbe de deux gendarmes chargés de police de la route (PR) a semé la panique totale chez les villageois. «Ces PR n’étaient pas armés. Après l’acte, l’auteur principal du meurtre, bien identifié et muni d’un fusil de double canon, ainsi que d’une autre arme à feu, s’est sauvé à toutes jambes», a relaté le maire de Milenaky, une commune voisine, hier au téléphone. Le tueur s’est dirigé vers l’est, dans une forêt pour rejoindre ses présumés complices. Après cet assassinat, ces bandits ont lancé un défi aux forces de l’ordre. «Ils ont nargué la gendarmerie. Celle-ci ne leur fait pas peur, selon leur coup de semonce de samedi après-midi», a indiqué la famille de la victime. Par là même, les éléments de la brigade d’Ankililioka, de Milenaky et de Tsianisiha dirigés par le commandant de compagnie de Toliara ont établi une stratégie permettant de prendre ces meurtriers en chasse. Enquête en cours Joint par téléphone hier, à 14h 00, le commandant de compagnie a indiqué qu’aucune arrestation liée à ce crime n’avait toujours été opérée, trente heures après. «Notre tactique et ce qu’on va faire sont confidentiels», poursuit-il. Une enquête a été immédiatement ouverte. Le malfaiteur n’a rien dépouillé de la victime, selon des témoins oculaires de la scène, lesquels ont pu être entendus au téléphone. «La victime et les tueurs avaient un différend qui se serait soldé par cette mise à mort. Il y a quelques mois, Nathaly devait être jugé, selon le kabary dina (une cour villageoise), mais cela n’avait pu être réalisé», a raconté le maire de Milenaky. «Entre-temps et peut-être jalonné de coïncidence, un des proches du tueur a été abattu. Après cela, la troupe a commencé à donner l’alarme et adressé une menace terroriste au maire», a précisé notre source proche de la gendarmerie de Tsianisiha. Le véritable mobile du crime reste encore nébuleux. Nathaly Hedaraly était connu par sa fonction à la maire depuis trois mandats successifs.
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