Date de la présidentielle - Bras de fer entre HVM et Mapar


La CENI devrait remettre un projet de calendrier de la présidentielle, au gouvernement cette semaine. La perspective d’une élection anticipée divise le HVM et le Mapar.4 Les débats sont ouverts. Une réunion s’est tenue entre le Premier minis­tre, le ministre de l’Intérieur et la Commission électorale nationale indépendante (CENI), samedi. Le calendrier de l’élection présidentielle est l’objet de la rencontre. S’en est suivie une assemblée générale de la CENI, hier, à son siège à Alarobia. « Comme nous l’avons déjà dit, techniquement, la CENI est prête pour les élections. Il était question d’avoir des précisions et des assurances sur les questions logistiques et financières avant que la CENI ne fixe la proposition de calendrier », explique Fano Rakotondrazaka, commissaire électoral, s’agissant de la rencontre de samedi. La réunion d’hier devait donc permettre de faire le point sur la situation et fixer une ébauche de calendrier. De la réunion d’hier, la CENI retient que le premier tour de la présidentielle peut se tenir entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre. Cette option, à entendre les explications de Fano Rakotondrazaka, n’est pas encore actée. Pour expliquer ce choix, il ajoute que dans ses cogitations, la CENI tient aussi en compte la décision de la Haute cour constitutionnelle (HCC), du 25 mai. Dans son verdict sur la requête en déchéance du Président de la République, la Cour a prescrit en son article 8 l’organisation d’une élection anticipée durant la saison sèche de cette année 2018 (…). Un projet de calendrier électoral sera remis au gouvernement cette semaine, sauf changement. Choix du gouvernement « Les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en conseil du gouvernement, après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la CENI (…) », dispose l’article 51 de la loi organique sur le régime général des élections et des référendums. Comme l’indique Fano Rakotondrazaka, le gouvernement a le choix de s’en tenir au projet présenté par la CENI ou non. Après la formation du gouvernement, la définition du calendrier électoral pourrait, toutefois, être le prochain débat politique houleux. La position du Groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar), et celle du Hery vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), de prime abord, sont aux antipodes sur ce sujet. Comme l’a réaffirmé l’ancien président de la Transition dans une interview télévisée, hier, les Oranges insistent sur la présidentielle anticipée. « Ce que nous demandons au gouvernement est qu’il applique l’article 8 de la décision de la HCC et publie la date de l’élection », soutient l’ancien chef de l’État. Soulignant le délai de soixante jours pour la démission du Prési­dent candidat à sa succession, il évoque entre autres que comme nous devons nous en tenir à la loi, si l’élection se tient en octobre, la démission devra se faire en août. Au lendemain de la nomination du Premier ministre, Rivo Rakotovao, président du HVM, a indiqué lors d’un entretien téléphonique que l’élection anticipée ne tient plus, vu qu’il y a eu un accord politique. « Il ne faut pas oublier que la HCC met une réserve de faisabilité s’agissant de l’élection anticipée », ajoute-t-il. « Sauf accord politique (…) les dispositions de la présente décision sont applicables dans leur intégralité », dispose l’article 14 de la décision de la HCC. Cependant, à entendre l’exposé d’Andry Rajoelina, hier, l’accord politique, n’aurait porté que sur la présentation du Premier ministre et la clé de répartition du gouvernement. Majoritaire au sein du gouvernement, les Bleus pourraient donner de la voix afin que la date de la présidentielle soit maintenue selon les prescrits constitutionnels. Si l’on se réfère à certaines indiscrétions, l’ébauche de calendrier arrêté par la CENI, hier, semble être un compromis entre le souhait du Mapar et celui du HVM. Les Oranges proposeraient que le premier tour de la présidentielle se tienne entre la fin du mois de septembre et mi-octobre, quand les Bleus s’en tiennent à fin novembre. Le parti Tiako i Madagasikara (TIM), troisième entité présente au sein du gouvernement, ne s’est pas encore clairement positionné sur la question du moment de la présidentielle. Le TIM pourrait, néanmoins, arbitrer les débats en conseil du gouvernement qui devra statuer de manière univoque. Quelques incertitudes Une réserve. C’est ce que pose la HCC dans la deuxième partie de l’article 8 de sa décision du 25 mai. « Le gouvernement de consensus mis en place arrête avec la CENI, l’organisation d’une élection anticipée durant la saison sèche au cours de cette année 2018 sous réserve des possibilités techniques, matérielles et financières réelles assurant des élections libres, honnêtes et transparentes ». La CENI ne serait pas sortie complètement rassurée sur les possibilités matérielles et techniques réelles pour l’organisation d’une présidentielle anticipée, à l’issue de la rencontre de Mahazoarivo. L’augmentation du nombre des bureaux de vote et la réduction du délai entre les deux tours de la présidentielle, par exemple, imposent davantage de moyens logistiques et financiers. Pourtant, le projet de loi de finance rectificative de la loi de finances initiale, maintiendrait le budget de 40 milliards d’ariary. Une somme qui serait insuffisante.
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