Ni..ni ou Oui ou non


Il fallait y penser. Pourquoi avoir tourné autour du pot, cherché des solutions compliquées, se ronger les méninges dans des circonvolutions extra-constitutionnelles depuis presque dix ans pour se retrouver dans une nouvelle crise. Ni le ni... ni imposé par la communauté internationale, ni l’organisation d’une élection dite libre et transparente n’aura donc pas permis d’exterminer les crises. Une erreur fondamentale dont on subit les conséquences aujourd’hui. Et l’intelligence politique, les experts en médiation sont en train d’échafauder des plans de la même veine qui ont causé cette descente aux enfers. La solution idoine à tous les maux dont souffre le pays , pour mettre tout le monde d’accord pourrait être tout bêtement un référendum comme le leader du parti ADN l’a proposé. Objectivement et politiquement c’est réaliste et plus juste. Pour trancher par exemple si le Président doit quitter le pouvoir ou pas, rien ne vaut une consultation populaire. Il n’est pas normal qu’une minorité de députés renforcés par la rue réclame la démission du président de la République qui avait été élu par plus d’un million de votants, menace les juges de la Haute Cour Constitutionnelle pour qu’ils prononcent la déchéance du Président. Il a raison quand il a dit aux journalistes étrangers qu’abandonner le pouvoir c’est trahir la confiance que ses électeurs ont placée en lui. Rien ne l’oblige absolument à procéder à une consultation populaire mais cela pourrait lui permettre d’en sortir grandi, a l’instar d’un vote de défiance à l’assemblée nationale. Ailleurs, toute différence d’opinion se règle à travers un référendum à l’image de la sortie de l’Union européenne en Grande Bretagne, l’indépendance de la Catalogne en Espagne, l’indépendance de Mayotte... L’avis du peuple est souverain. Ici, tout a été imposé à travers une mascarade de référendums comme celui de 2010. Jusqu’ici seule la Constitution a fait l’objet d’un référendum. Or on peut régler la polémique sur le choix d’une république à travers un référendum. Les partisans d’un Etat fédéral peuvent s’exprimer face aux ceux qui s’accrochent à l’Etat unitaire. Tant qu’un système, un régime, une réforme n’obtient pas l’onction populaire par la voie des urnes, son efficacité sera limitée et il fera toujours l’objet d’une secousse socio-politique. Reste que dans le contexte actuel, un référendum ne cadre pas avec l’option de ceux qui rêvent d’accéder au pouvoir par des manières particulières. Cela complique leur démarche qui est de contraindre la HCC de démettre le Président, de dissoudre toutes les institutions et de remettr,e le pouvoir sur un plateau d’argent à ceux qui ont plongé le pays dans cette pauvreté crasse depuis quinze ans et qui sont en train d’aggraver la situation avec cette nouvelle crise dont on ignore l’issue. Un référendum pourrait simplifier les choses, étant donné qu’il peut maintenir le Président à sa place et mettre fin à tout ce boucan ou à son départ auquel cas une élection anticipée devrait avoir lieu. Pour le moment on préfère rallonger le chemin alors que tout peut se régler par un oui ou par un non. par Sylvain Ranjalahy
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