Politique publique – Les petites mines difficiles à gérer


Haut risque. Se lancer dans le secteur minier fait marcher les investisseurs sur des œufs. La politique publique sur les mines est ainsi à reconsidérer si le pays veut tirer profit de ses ressources minières. « Il est pratiquement impossible de gérer les petites mines avec les envahisseurs et les exploitants informels qui échappent à l’autorité de l’Etat. Sauf si ce dernier décide de clôturer carrément ces gisements de petite taille. C’est seulement après que l’on peut parler de politiques fiscales, de distribution de profits ou encore de politiques de promotion des exploitations de ces petites mines », a expliqué Hugues Rajohnson, enseignant-chercheur à l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) lors d’une conférence donnée lundi dernier. L’exploitation minière d’Ambatofinandrahana, entre autres, échappe à tout contrôle. La meilleure politique publique à adopter serait une politique à visée de gestion optimale. « Une fiscalité sectorielle, une gestion des conjonctures sectorielles, des prévisions des évolutions , une meilleure compréhension des enjeux économiques et financiers autour des mines, une bonne politique d’aménagement du territoire et une politique foncière compatible avec des politiques de promotion sont à analyser », ajoute le conférencier. Mines nationales Les produits bruts sont plus rentables pour les investisseurs. Malgré la règle économique sur la création de valeurs ajoutées, les produits transformés n’intéressent pas les connaisseurs internationaux. Le marché de Tucson aux États-unis par exemple, commandent plus de brut car « ne font confiance » qu’à leur savoir-faire. L’assistance s’est posée des questions sur la problématique de Kraoma. « Pourquoi les localités directes concernées par l’exploitation de chrome ne se développent pas comme on voit pour les exploitations minières de QMM à Taolagnaro ? C’est un indicateur de défaillance dans la politique d’exploitation de la chromite. Là, l’Etat n’a pas d’autre choix que de la presque donner aux Russes », a soulevé le chercheur. La révision du Code minier doit tenir compte de l’objectif précis que le pays veut tirer de l’exploitation minière. Sur un point de vue pratique, Hugues Rajohnsn propose une politique transversale pour le développement du secteur. Un fonds spécial géré par la primature et dont le but implique tous les ministères concernés par l’exploitation minière : celui de la communication et de l’Éducation pour l’éducation citoyenne, celui de l’Économie et des finances, celui du Tourisme, celui de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat. « Les mines sont nationales et la redistribution des profits tirés de leur exploitation doit également être nationale », a fini le conférencier.  
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