Laconisme - Aux arbres citoyens !


Commettre la faute courante, mais pourtant fatale aux conséquences redoutables, a toujours été vu dans l’indifférence générale : minimiser l’importance de la présence des arbres et de la nécessité de leur survivance. En ce moment, l’heure est à la prise de conscience, à la conjuration urgente de l’état d’esprit qui minimise le devoir écologique qui pourrait être accompli dans la concrétisation souhaitée du grand projet environnemental annoncé par le président de la République lui-même. Espérons que cela dépassera le stade du discours démagogique. Le crime national serait de fermer les yeux sur la métamorphose de l’île verte de jadis et garder un regard impassible sur la couleur rouge actuelle. Il est impardonnable de rester passif dans ce monde bouffé par la pollution de l’air qui, selon les dernières études, serait plus meurtrière que le tabac. Le reboisement est le procédé d’exorcisme idoine pour éliminer les effets des gaz à effet de serre : les arbres purifient l’atmosphère des CO2. Une vertu qu’on a au moins tous apprise dans les leçons dispensées au collège sur la photosynthèse mais qui ont du mal à franchir le mur imperméable de l’état théorique : une méconnaissance de la dimension pratique qui entretient cette indifférence mortelle qui persévère malgré les différents maux déjà vécus au quotidien (les allergies, les crises d’asthme, les problèmes cardiovasculaires, …). Dans son roman L’Arbre-Monde (2018), le romancier américain Richard Powers souligne, à travers les destins des protagonistes (un psychologue, un étudiant, un concepteur de jeux électroniques, un photographe amateur, une botaniste) notre lien indispensable avec la nature et nous conscientise sur l’effet ricochet de la ruine de la nature sur l’âme. Un environnement boisé est un milieu propice à la santé. L’« arbothérapie », qui bénéficie du marquage de l’estampille de la science, le confirme. La présence d’arbres combat l’asthme infantile selon Jacques Tassin dans son livre Penser comme un arbre. Les arbres stimuleraient également, selon notre auteur, notre système immunitaire. Ainsi les infections microbiennes livreraient un combat contre les arbres qui « produisent des subs­tances volatiles appelés phytoncides, » qui sont aussi là pour « activer nos lymphocytes ». N’oublions pas l’apport élémentaire, évident du reboisement : le côté décoratif procuré par les arbres qui donnent un côté rassurant à l’environnement. Les journées de reboisement, une des activités annuelles et favorites des diverses associations. Appréciée surtout pour sa convivialité, la dimension écologique, dont les actions sont vite expédiées, est quasiment absente de la tête des différents participants : le pique-nique demeure le clou de l’événement. Comme l’a chanté Yannick Noah : « Aux arbres citoyens ! » mais soyons conscients de notre contribution, de notre apport à la sauvegarde de la nature et par extension de la race humaine. par Fenitra Ratefiarivony
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