Visite de Jean Yves Le Drian - Les Îles Éparses en toile de fond ?


Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères français est attendu en fin de semaine. Une visite sur fond de négociation sur la rétrocession des Îles Éparses. A point nommé. Dans une période où une partie de l’opinion politique s’interroge sur la suite des négociations quant à la rétrocession des îles éparses, la visite prochaine de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères français, pourrait relancer le débat, du moins, au niveau national. Selon son agenda, publié sur le site web du Quai d’Orsay, le chef de la diplomatie française effectuera un déplacement au Mozambique, Madagascar et Maurice du 20 au 22 février. De sources avisées le ministre Le Drian est attendu dans la Grande île du 20 au 21 février. L’objet de cette tournée du membre du gouvernement français n’est pas indiqué, pour l’instant. La seule certitude est qu’il sera question de coopération bilatérale entre Madagascar et l’Hexagone et une projection de cette coopération au niveau régional, notamment de l’océan Indien. Sur le renforcement de la coopération bilatérale, l’éducation, la formation professionnelle, de l’agriculture et de préservation de la biodiversité ont été citées comme sujets discutés durant une rencontre entre Jean-Yves Le Drian et Naina Andriantsitohaina, alors ministre des Affaires étrangères, en février 2019. Bien que cela n’ait pas été indiqué dans la communication officielle, il est probable qu’il a également, été question des préparatifs de la visite d’Etat de Andry Rajoelina, président de la République, en mai 2019. La visite d’Etat du Président de la République en France, s’est conclue par la réouverture du dossier îles éparses. Après un tête-tête avec Emmanuel Macron, son homologue français tous deux ont décidé la reprise des discussions au sein d’une commission mixte. Depuis, cette question est au centre des attentions de l’opinion publique de la Grande île lorsqu’il s’agit des échanges diplomatiques avec la France. Souveraineté Plusieurs s’attendent alors, à ce que le dossier îles éparses soit soulevé durant cette visite de Jean-Yves Le Drian. A part le fait que les deux parties se soient accordées sur l’existence d’un différend, la première réunion de la commission mixte, au palais d’Andafiavaratra, le 18 novembre dernier, n’a abouti à rien de concret. Le second round qui devait se faire avant les fêtes de fin d’année 2019, n’est pas programmé jusqu’alors. Après la concertation nationale sur les îles malgaches de l’océan Indien, organisée au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato, en début décembre, la ferveur autour du sujet semble s’être étiolée. La perspective d’un remaniement du gouvernement et les intempéries ont dominé les débats et les actualités de la fin de l’année 2019 et du début d’année. Des observateurs s’attendaient, toutefois, à ce que le dossier îles éparses soit relancé rapidement avec la nomination d’un nouveau titulaire au ministère des Affaires étrangères, après plusieurs mois d’intérim. Le temps presse, en effet. Les Chefs d’Etat malgache et français se sont accordés à régler la question avant le 60e anniversaire du retour à l’indépendance de la Grande île, le 26 juin prochain. Andry Rajoelina veut en faire, justement, un des principaux faits marquants de la fête nationale. La concertation nationale au CCI, a conforté la position malgache. Il s’agit du « rétablissement de la souveraineté malgache sur ses terres », comme préalable aux négociations. Pour l’instant, la position que laisse entrevoir la France en est loin. Dans un discours de lancement français de la biodiversité, le 13 février dernier, Emmanuel Macron a réaffirmé son intention de faire des Glorieuses, une des îles éparses, une réserve naturelle nationale « d’ici le mois de juin ». Selon ses dires, « c’est un impératif à la fois de préservation de la biodiversité présente et d’amélioration de notre présence scientifique indispensable ». Il ne reste plus que quatre mois avant l’échéance fixé à Paris en mai, pour boucler le dossier. Les tractations diplomatiques semblent, pourtant, difficiles. La visite de Jean-Yves Le Drian sera une occasion de connaître de vive voix la posture de la France au stade actuel des négociations.
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