Les premières découvertes archéologiques à Madagascar


Les vestiges archéologiques, sont nécessaires pour appuyer et confirmer les informations renfermées dans les traditions orales. Pourtant, les documents archéologiques sont rares, du fait de l’insuffisance des moyens de la recherche, mais aussi à cause de l’immensité de moyens de la recherche et de la difficulté des fouilles dans des milieux géographiques souvent hostiles. Selon le livre d’Histoire de Madagascar de 1967, on doit à Pierre Vérin un bilan des découvertes archéologiques à Madagascar. Elles sont encore peu nombreuses à l’époque. Et les plus anciennes ne remontent pas au-delà du VIe siècle de l’ère chrétienne, vestiges lithiques très difficiles à identifier (fragments de pierre). Pour la période du début du IXe au XIe siècle, trois gisements concernent la région de l’Irodo, sur la côte Nord-Est entre Antsiranana et Vohémar. Dans l’un d’eux, l’occupation aurait duré jusqu’au Xe siècle, indique Pierre Vérin. Dans l’extrême Sud de l’ile, dans l’embouchure du Manambovo, le gisement de Talaky met en évidence l’existence d’un groupe humain connaissant le fer et la poterie, pratiquant la pêche à la ligne. « La datation au carbone 14 indique le XIe ou le XIIe siècle. » Et selon les scientifiques qui ont écrit l’histoire de Madagascar de 1967, il n’est pas possible de supposer des contacts entre le Nord et le Sud de Madagascar. Des sites de subfossiles sont toutefois datés entre le VIIIe et le IXe siècle. À cette époque, des hommes ont vécu dans la Grande ile. La majorité des chercheurs contemporains pensent, d’ailleurs, que « les premières sociétés humaines ont contribué à la disparition de cette faune d’animaux géants ». Les fonds de cabanes à Talaky contiennent des débris de coquilles d’aepyornis à côté des débris de poteries. Des questions se posent dont les réponses sont résumées par René Battistini : « Les hommes de Talaky ont pu provoquer la disparition de l’espèce en ramassant les œufs pour les consommer. » une constatation est aussi faite : la majeure partie des découvertes les plus anciennes intéressent le Nord-Est et le Nord-Ouest de Madagascar. Pierre Vérin a bien montré que Vohémar et Mahielaka sont des foyers d’islamisation où se sont accomplis des brassages afro-malgaches. À Mahielaka dans le Sambirano, des poteries prouvent une présence humaine du XIe au XVIe siècle. La nécropole de Vohémar et Langany, dans la baie de la Mahajamba, attestent, de leur côté, la vitalité du commerce dans les établissements du Nord-Est et du Nord-Ouest de Madagascar. « Il est impossible que l’activité de Vohémar ait été plus tardive. » Au Sud, le site de Sarodrano, proche de Toliara, est peut-être le témoin des origines de l’occupation de la façade maritime vezo. Ces premiers résultats paraissent faibles, mais c’est à cause de la rareté des découvertes archéologiques. Les premiers principaux documents recueillis sont les fortifications et les poteries. Par la suite, les sites archéologiques révèlent d’autres objets, surtout des produits de l’artisanat, outils, ustensiles usuels, etc. L’étude des fortifications permet de constater des différences sensibles entre les paliers orientaux, l’Ankay et les Hautes-terres (Imerina et Betsileo notamment), et les régions occidentales de Madagascar. Dans l’Ouest de l’ile, des palissades protègent les villages, technique spécifiquement africaine. Sur les paliers orientaux et sur les Hautes-terres, les villages de l’Imerina ou vala du Betsileo sont défendus par des fossés couronnant les collines. « Ces sites seraient plus récents que les premiers et leur similitude avec certains villages indonésiens a été mise en relief. » L’étude des poteries permet à Pierre Vérin et Solheim d’observer la ressemblance de quelques types de poteries malgaches avec des poteries sud-asiatiques. « La comparaison des techniques et des motifs de décoration confirme encore cette similitude. » Quant à l’anthropologie protohistorique, dans les années 1960, la totalité des sépultures conservent encore leurs secrets.
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