Télécommunications - La guerre des (é)toiles


Effervescence sur Facebook. Les inquisiteurs suprêmes, les juges intouchables, les maîtres absolus de l’insanité ont tout de suite érigé un raccourci. Aussi court que leur raisonnement par l’absurde. Ils ont ainsi fait la jonction entre l’intention des autorités de serrer la vis de la permissivité et les nouveaux systèmes de tarification appliqués par les fournisseurs d’accès à internet. Ces éternels frondeurs sur tout et n’importe quoi ont déduit « qu’ils sont sur le point de restreindre cet espace dédié à la liberté d’expression ». Mais les concernés ont leurs versions des faits incriminés. Ils évoquent la nécessité de réajuster le volume disponible des données, à défaut d’une baisse des droits d’accises. Une pomme de discorde vieille de plusieurs années entre les opérateurs des télécommunications et l’État. Les débats tournaient autour de la nomenclature fiscale. Il a toujours été souhaité que les équipements pour les télécommunications -téléphonie mobile-tablettes- ordinateurs-ne soient plus considérés comme des produits de luxe. Au même titre que les parfums, fragrances, sacs à main, et autres accessoires de modes des grandes marques internationales. Aujourd’hui, avec la démocratisation à un rythme exponentiel des téléphones portables et toutes leurs déclinaisons, ne serait-ce qu’ils deviennent un outil à portée de main pour réussir l’inclusion financière. Un paysan d’un bled perdu, peut prétendre à négocier une ligne de crédit… en ligne sans se déplacer dans une quelconque agence bancaire. C’est un des aspects des impacts positifs des évolutions des technologies de la communication et de l’information dans la vie au quotidien. Face à cette levée des boucliers, orientée vers des calculs politiques bien sentis, Patrick Pisal Hamida, directeur général de Telma, restant sur des considérations techniques, précise que « si la baisse du volume de data est effective sur les offres liées à Facebook, sur les autres propositions, des baisses ont été enregistrées. Tout aurait pu être modifié en novembre. Nous avons attendu une baisse des droits d’accises dans la loi de finances. Mais ils étaient maintenus à leur niveau ». Diversifier les offres Chez le concurrent direct de Telma, Orange Madagascar, « l’ambition de diversifier le plus possible les offres aux clients » a été invoquée comme principal motif de ces réajustements tarifaires. La stratégie commerciale fondée par la segmentation de la clientèle, n’est pas comprise par le commun des mortels. Dont nombreux sont prompts à crier au scandale à la moindre contrariété. En tout cas, beaucoup attendent aussi de ce qu’est advenue l’enquête parlementaire initiée par des députés de tous les horizons politiques. « En fait, ces députés ont confondu bénéfices et chiffre d’affaires » a souligné un spécialiste qui a eu vent de ces manœuvres insidieuses orchestrées depuis le palais de la démocratie. Les initiateurs de cette investigation, tout à fait légitime eu égard aux diverses plaintes des usagers, ont promis de divulguer les primeurs de leurs déductions aux travaux de commissions durant la dernière session parlementaire. Il n’en fut rien. Dans la foulée, le rapport public de la Cour des comptes a épinglé sur son tableau de chasse l’Autorité de régulation des technologies des communications, Artec. Coupable de quelques dérives financières selon les déductions de la Cour des comptes. Bref, des fritures sur toute la ligne.
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