Un engouement sportif qui pose problème


L’organisation des Sports à Madagascar , se voit avec la création d’une ligue affiliée à la Fédération française de la discipline sportive concernée. Chaque ligue comprend les comités directeurs et régionaux ou provinciaux. Ceux-ci disposent de subventions officielles. Aux principaux Comités cités dans notre précédente Note (Revue de Madagascar, Spécial Tananarive, 1952), s’ajoutent des groupements sportifs tels que ceux de la Police, de la Garde de Mada­gascar et de l’Armée, mais aussi la Fédération française des Éclaireurs, les Guides de France, les Éclaireurs unionistes de France, les Scouts de France qui représentent le Mouvement du scoutisme. Toutefois, cet engouement pour les activités sportives les plus diverses posera bientôt de sérieux problèmes, tant au niveau de l’équipement sportif de la capitale que de l’organisation sportive. Ce sont les services du Commissariat aux Sports qui prennent en main le problème de l’équipement. Roger Erhel, commissaire général aux Sports, précise qu’avec l’aide du budget municipal et du budget général, la plaine de Mahamasina qui a été successivement terrain de manœuvre, hippodrome, piste cycliste, terrain de football, devient un magnifique stade. Celui-ci comporte cinq terrains de football, six de basket, sept de volley, cinq courts de tennis, deux terrains de handball à 7, une piste d’athlétisme de 400 mètres avec sautoirs, aires d’élan, lançoirs, ainsi qu’un terrain d’honneur de foot au milieu, une piste d’hippodrome, un manège d’équitation. Des installations supplémentaires sont prévues : un stade olympique, deux tennis et sept murs d’entrainement, un skating Rink Hockey, un vélodrome, un motodrome, une piscine, une fosse à plongeon, un bassin-école, une pataugeoire, deux plateaux d’éducation physique, un gymnase couvert. Sans oublier 740 mètres de gradins à six étages pour 8 880 places qui portent ainsi la capacité du stade à 10 880 places avec les 2 000 des tribunes. Mais aussi les vestiaires, douches, lavabos pour 394 places. Selon le commissaire général, ce stade n’est pas suffisant. « Ne serait-ce que pour le football, il existe à Tananarive quarante six clubs, ce qui est d’ailleurs une erreur profonde due à un manque de direction et d’organisation. » Un effort est alors fait pour essayer d’augmenter le nombre des terrains de sport dans la capitale. Un stade de rugby « qui va être aménagé pour l’athlétisme et qui comprend en outre un terrain de basket», existe déjà. Deux petits stades de quartier, comprenant un terrain de basket et un de volley sont aménagés, début 1950, tandis qu’un très beau stade complet avec une piste de 400 mètres, terrains de foot, basket, volley, est en voie d’achèvement, à Alarobia. Enfin, un projet de gymnase et de piscine est à l’étude et sera réalisé dès que « les services compétents pourront disposer des fonds nécessaires ». Dans tous les cas, tout cet équipement est encore loin de pouvoir « pleinement satisfaire » les quarante six clubs de foot, les douze clubs de rugby à 15, les clubs de rugby à 13 en formation, les trois clubs de tennis, les escrimeurs, les gymnastes, les haltérophiles, les judokas qui demandent tous un local ou les terrains indispensables pour s’entrainer. Mais selon Roger Erhel, pour les sports de salle, la question sera presque entièrement résolue lorsqu’Antananarivo sera doté d’un gymnase. Pour le foot et le rugby, il n’y a qu’une solution à l’heure actuelle, limiter le nombre de clubs. Telle est la politique qui est à la base de la nouvelle organisation administrative de sports civils. Quelques initiatives particulières chez les sportifs tendent à suppléer le défaut des aménagements existants. « C’est ainsi qu’une piscine de rivière offrant un vaste plan d’eau, vient d’être aménagé pour la natation, au km 13 de la route de Toamasina. » Enfin, le Golf-club de Tananarive, créé en 1924, dispose d’un terrain de 15 hectares sur une colline située à Androhibe, à 7 km d’Antananarivo sur la route d’Ambohimanga. Le terrain est loué à l’Administration, mais le Golf-Club peut par la suite acquérir une parcelle d’un hectare en vue de la construction d’un Clubhouse qui doit remplacer le bâtiment vétuste occupé par les membres du Golf-Club. D’origine dénudé sur toute sa surface, le terrain comporte fin des années 1940 de nombreux bouquets d’arbres, eucalyptus et pins plantés une quinzaine d’années plus tôt, faisant de cet endroit « un site pittoresque où de nombreuses personnes viennent le dimanche, admirer le panorama qui s’étend jusqu’à Tananarive, les marais environnants et, au loin, les sommets de Tsiafajavona ». Le terrain de golfe a neuf trous répartis sur les 15 hectares, avec un parcours d’une longueur totale de 2km500.
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