PROJET DE LOI DE FINANCES - L’objectif de croissance économique pour 2023 réajusté à 4,9%


Il fallait s’y attendre. Malgré une relance des activités économiques, il serait prématuré de prévoir un bond exceptionnel de la croissance de l’économie globale. Tout a été réduit à des prévisions modérées. Un vrai casse-tête. Il a été difficile hier de trouver les moutures du Projet de loi de finances 2023, PLFI. Des députés de l’opposition ont balancé quelques primeurs dans la matinée sur leurs ondes mais aucune version officielle n’a été mise en ligne. Au fil des heures, tout a été confirmé par diverses sources indépendantes. Au final, le taux de croissance de l’économie serait de 4,9%. Ce qui serait trop peu pour espérer une réduction du taux de la pauvreté de la population. Points essentiels Les nombreux investissements qui débuteront ou s’achèveront en 2023 (investissements publics et projets en Partenariat public-privé, PPP) devraient soutenir la croissance économique. Ces projets concernent à la fois les secteurs productifs et les secteurs sociaux. Les projets d’aménagement et d’irrigation des périmètres agricoles devrait augmenter la capacité de production agricole, notamment le riz avec une hausse attendue de la production de 10%. La poursuite des actions d’industrialisation (mise en place d’usines de sucre et de ciment, et création d’une zone d’émergence industrielle notamment) permettrait de réduire la dépendance à l’importation. Enfin, la construction et la réhabilitation des infrastructures de transport et de communication, ainsi que le développement de l’offre d’énergie instaurerait un environnement plus favorable aux investissements privés. Pour les mines particulièrement, le nouveau Code minier devrait être mis en vigueur et permettrait de soutenir un regain d’activités en 2023 et d’attirer de nouveaux investissements sur le moyen terme. En 2023 Madagascar accueillera les 11èmes Jeux des Iles de l’Océan Indien. Par conséquent, on s’attend à une reprise significative des activités touristiques dans la foulée de la réouverture totale des frontières au premier trimestre de 2022. L’objectif de croissance économique en 2023 est de 4,9%, soit un réajustement de -0,6 point de pourcentage par rapport à celui inscrit dans la Loi de finances rectificative, LFR 2022. Ce réajustement tient compte du contexte inflationniste qui perdurerait en 2023, ainsi que du niveau de la demande mondiale, certes en hausse pour certains produits, mais qui serait à un niveau inférieur aux prévisions d’avant la guerre en Ukraine. Déficit budgétaire Le déficit public sur base caisse est évalué à 1 607,5 mds Ariary à fin septembre 2022. La prévision pour l’année 2022 est de 6,2% du PIB. La cible du déficit 2023 est fixée à 6,0% du PIB, soit une amélioration de 0,2 point de pourcentage par rapport à celui de 2022. En terme nominal, le déficit s’est évalué à 4 287,6 mds Ariary et est financé à 89,6% par l’extérieur. Ainsi le concours extérieur des partenaires techniques et financiers à travers les prêts projets et les aides budgétaires se totalisent à 3 843,0 mds Ariary dont les appuis budgétaires de la Deutsche Bank et de la Banque Mondiale qui s’élèvent respectivement à 200,0 millions euros et de 100,0 millions usd, le décaissement par le Fonds monétaire international, FMI des fonds issus du programme FEC (Facilité Elargie de Crédit) de 48,8 millions dts. Le financement intérieur est assuré notamment par l’émission des bons du Trésor et le recours aux avances statutaires auprès de la «Banky Foiben’i Madagasikara». Le montant de l’allocation de DTS du FMI utilisé dans cette Loi de Finances 2023 s’élève à 300 mds Ariary (72 millions dts). Dans le cadre de la gestion des finances publiques, l’effort de l’État pour améliorer le solde primaire à moyen terme continue. Ainsi, le déficit primaire est ramené à 300 mds Ariary en 2023 si la cible est de 888,4 mds Ariary dans la LFR 2022.
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