Maya Ralaizafindrakoto, responsable partenariat programme entrepreneurial


« Entrepreneuriat. Attention à ne pas tomber dans l’effet de mode. » Vous vous occupez de ce programme d’accompagnement depuis quelques temps. Où en est l’évolution des porteurs de projets que vous incubez? Nous avons une vingtaine de jeunes aspirants entrepreneurs sous notre tutelle. À départ égal, certains projets, près de 70% de la totalité, ont pu se développer rapidement tandis que d’autres peinent à démarrer concrètement en l’espace d’un an d’accompagnement. Ces derniers ont besoin d’un renforce- ment sur le plan de l’accompagnement mais nous restons enthousiastes. Pour illustration, un des projets que nous chapeautons a pu quadrupler son chiffre d’affaires, en un semestre, grâce à sa faculté d’adaptation dans le contexte de pandémie actuel. Quels sont les réels facteurs de blocage pour les 30% restants, en général? Les jeunes, du moins la plupart, considèrent le concept d’entrepreneuriat comme un simple effet de mode. Certes, ils prennent exemple sur ceux qui ont déjà pu accomplir un bon bout de chemin dans l’entrepreneuriat et veulent faire comme ces derniers, malgré que la fibre entrepreneuriale ne soit pas vraiment leur vocation. Dans ce cas, ces jeunes qui ne font que suivre la mode abandonnent leurs projets au premier obstacle rencontré. D’un autre côté, certains pensent que la réussite d’un projet se base uniquement sur le plan du financement. Si ces derniers n’arrivent pas à trouver une source de financement dans un bref délai, c’est aussi l’abandon qui les attend au tournant. Donc le démarrage d’un projet à zéro ariary est possible? Certains de nos incubés sont venus avec une simple idée. Présentement, il y en a qui font un chiffre d’affaires mensuel de six millions d’ariary après quelques mois d’accompagnement. Pour dire que la montée en compétences et le renforcement du réseautage constituent les maillons forts pour le développement d’une activité entrepreneuriale. Alors « oui » le démarrage à zéro ariary est possible mais sans un bon réseau et un minimum de compétence, il sera difficile de se développer dans les règles de l’art. Quel processus est-il alors adéquat pour développer convenablement une activité? Il ne faut jurer que par la pratique. Il faut toujours descendre sur terrain, effectuer des études de marché pour adapter et réadapter la stratégie de l’entreprise à partir des feedback recueillis lors de ces descentes sur terrain. Au final, ce sont les incubés eux-mêmes qui trouveront la voie idéale qui leur convient et accessoirement des possibilités de financement dès lors qu’ils se feront remarquer par les business angel et autres partenaires potentiels.
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