Etat d'urgence sanitaire - La fin est proche ?


Une autre quinzaine d’état d’urgence sanitaire s’achève. Après la levée du couvre-feu, plusieurs s’attendent à la fin de la situation d’exception, mais il faut prendre garde à la deuxième vague. THE END? Une question que plusieurs se posent à la veille de la fin de cette quinzaine d’état d’urgence sanitaire. Le conseil des ministres qui n’a plus d’extraordinaire que le nom, qui sauf changement, se tiendra aujourd’hui, devrait en décider. Bien que le conseil des ministres extraordinaire d’il y a quinze jours ait décrété le maintien de l’état d’urgence sanitaire, Andry Rajoelina, président de la République, a annoncé le lendemain, la levée du couvre-feu sur tout le territoire. Une décision marquante après près de huit mois de restriction des déplacements nocturnes. Le chef de l’État a, également, donné le feu vert pour la reprise des compétitions sportives. La seule condition était que l’événement ne rassemble pas plus de deux-cents personnes. Durant cette dernière quinzaine, la situation sur terrain indiquait qu’il n’y avait d’état d’urgence sanitaire que sur le papier. Le quotidien de la population est redevenu quasi-normal. Que ce soit dans les transports publics, dans les lieux publics, dans les bureaux, dans les lieux de fête, et les salles de sport, la peur d’une contamination au coronavirus semble déjà être un lointain souvenir. Éviter une deuxième vague La pandémie a, néanmoins, permis à la population d’assimiler la nécessité de respecter un minimum d’hygiène. Les points de lavage de main au gel désinfectant ou avec de l’eau et du savon sont devenus tacitement, des normes d’hygiè­ne impératifs pour les lieux de restauration, grands magasins, centres commerciaux et autres lieux publics. Un sérieux relâchement sur les gestes barrières est, pourtant, constaté. Le port du cache-bouche est plus ou moins respecté à Antana­na­rivo et ses environs immédiats. Dans les régions, la grande majorité des gens ont fait tomber leur masque. Outre les distances de sécurité, cet accessoire est, pourtant, le bouclier le plus efficace, jusqu’à l’heure pour éviter une contamination à la Covid-19. Au regard des dernières statistiques, Madagascar semble avoir maîtrisé la propagation du coronavirus. Ce qui a amené l’État à fermer les centres spécialement dédiés au traitement des malades de la Covid-19. Dernièrement, c’est le rapport quotidien de la propagation de la pandémie par la professeure Hanta Marie Danielle Vololontiana, qui a été arrêté. Désormais, la doyenne de la faculté de médecine fera un point hebdomadaire de la situation sanitaire. Voici plus d’un mois qu’un retour progressif à la vie normale a été engagé par les autorités étatiques. Le constat est que la vie économique, en particulier, se remet peu à peu d’aplomb après les galères du confinement. Qu’en face, la situation sanitaire semble se stabiliser. Que le pic des contaminations est, vraisemblablement, définitivement dépassé. Le test sur la réouverture du ciel à l’international, avec la reprise des vols pour Nosy-Be est encourageant. À l’allure où vont les choses, la reprise prochaine des vols régionaux venant et à destination des îles voisines de l’océan Indien, devrait bien se passer. Bien que la conjoncture sanitaire nationale permette l’optimisme, il faudra pourtant, éviter de crier victoire trop vite. Il faudra que les autorités et la population restent sur leurs gardes afin de ne pas rouvrir la boîte de pandore. Bien que la vie quotidienne soit en train de reprendre son cours normal, il est probable que l’État prolonge l’état d’urgence sanitaire. Le président Rajoelina l’a déjà dit. « L’état d’urgence sanitaire sera maintenu tant que nous n’aurions pas définitivement vaincu le coronavirus ». Maintenir la situation d’exception permet, en effet, aux autorités d’insérer dans un cadre légal des mesures nécessaires pour combattre la pandémie. C’est le cas, par exemple, de la restriction des libertés individuelles pour imposer le port du masque et sanctionner les récalcitrants. Le but aujourd’hui, étant d’éviter une deuxième vague de forte contamination. Une situation que sont en train de vivre plusieurs pays occidentaux, dont le relâchement des autorités et de la population a permis un retour en force du coronavirus.
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