Marovoay - Menace sérieuse de sécheresse


Depuis le 20 septembre, des milliers d’hectares d’arbres sont incendiés près du Parc national d’Ankarafantsika, provoqués par l’exploitation sauvage de la forêt. Cela tarit tous les points d’eau. Un site, de renommée internationale et classé patrimoine national, en grand danger. La coupe abusive d’arbres pour ravitailler la filière charbon de bois, est l’une des raisons principales qui favorisent cette destruction de l’environnement dans le district de Marovoay. Des pompiers de la région Boeny sont sur place depuis la fin du mois de septembre, appuyés par ceux du Régiment militaire n°4 et de Maevarano pour tenter d’éteindre les feux qui sont difficiles à circonscrire. Les conséquences sont désastreuses et affectent surtout la population du district de Marovoay. « La superficie des secteurs I à VII dans le Parc national malgache d’Ankarafantsika (PNM) est de 10 000 hectares. En période de pluies, le site et tout le district jouissent de l’eau stockée dans la terre. Aujourd’hui, ces incendies provoquent l’ensablement des rizières. Les canaux d’irrigation des plaines de Marovoay sont remplis de sable. Les rizières deviennent sèches et arides. L’eau est insuffisante, la sécheresse menace», explique le directeur du PNM d’Ankara­fantsika. Points deau taris Les conséquences touchent la ville de Marovoay, où les habitants accèdent difficilement à l’eau. La Jirama peine à approvisionner les bornes-fontaines publiques. Dans les maisons, les robinets fournissent de l’eau au compte-goutte dans la journée. Le Betsiboka alimente en eau la centrale électrique, sinon les gens puisent directement de l’eau dans le fleuve. La pression de l’eau est très faible et l’eau prend une couleur jaunâtre à cause de la boue. De longues files sont observées devant les kiosques à eau, d’autant plus que la plupart des foyers ne sont pas encore alimentés en eau potable. Le délestage intervient tous les matins de 5h30 à 8h30. Comme l’explique le directeur national du PNM d’Ankarafantsika, la situation est due à la destruction de la forêt qui résulte de séries d’incendies, car l’eau est tarie par les feux et les sables obstruent les canaux d’irrigation. «Si cela continue, des éboulements et des coupures de route et de la circulation menacent la route nationale 4», prévient notre interlocuteur. Il y a une semaine, la température a grimpé jusqu’à 35°C dans la journée à Marovoay. Les terres et les rizières se dessèchent et le sol est poussiéreux, tandis que les animaux d’élevage ont soif. Par ailleurs, l’état de la rue principale est désastreux et lamentable dans la ville. D’autant plus qu’elle n’a connu aucun entretien depuis plusieurs décennies. Seule, la portion de 12km à l’entrée du croisement sur la RN4, est réhabilitée en asphalte. De plus, les ordures ne semblent pas avoir été enlevées depuis quatre ans. Les déchets et ordures ménagères jetés ici et là, empirent la saleté des ruelles, surtout devant le marché et le pont menant vers Itandravaha. Les autorités et les responsables ainsi que les élus n’ont jamais pensé à entretenir les voies urbaines. Les seuls moyens de transport de la population, à l’intérieur de la ville sont les pousse-pousse, les charrettes à bœufs et les motos.  
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