SITUATION DE PRÉCARITÉ - Des ménages vendent leurs biens


Un mini-réfrigérateur noir a été placé près des autres frigos, exposés au marché des objets ménagers e n pleine air, appelés « Courts », aux 67 Ha, hier vers midi. « On vient de le récupérer de chez une famille à Itaosy. Son propriétaire nous l’a cédé à 230 000 ariary. Nous le vendons à près de 300 000 ariary, car nous avons loué un véhicule pour le transporter jusqu’ici. », lance Jeanne, une des commerçantes. Non loin de là, une autre commerçante place un four et un canapé dans un angle attrayant. Ce sont des nouvelles marchandises qu’elle a récupérées à Ivato, hier matin. À quelques mètres d’elles, Sabine contemple une armoire qu’on lui a vendue, hier matin. Au moins cinq familles ont vendu leurs biens à ces commerçants près du canal C3, hier. « La journée a été un peu calme, aujourd’hui. D’habitude, nous n’avons pas de temps de pause pour recevoir des fournisseurs. », raconte Sabine. Ces commerçants avancent une hausse du nombre de ménages qui ont échangé leurs lits, leurs matelas, leurs armoires, leurs salons, leurs tables à manger, leurs assiettes, et même leurs vieux habilles et leurs chaussures, contre de l’argent. « Nos fournisseurs affluaient au mois de juillet août, et cela, jusqu’à maintenant. Quelques-uns vendent leur bien pour remplacer leurs meubles. Mais la plupart le font, pour payer leurs loyers ou pour payer les frais de scola­rité de leurs enfants. », lance Felantsoa, une vendeuse. Plusieurs familles s’enfon­cent dans la pauvreté. Des ménages ne font plus que survivre avec la hausse du coût de la vie, le salaire qui a à peine augmenté, cette année, notamment, pour les emp­loyés des sociétés privées, et des chefs ménages qui ont perdu leur emploi, à cause des impacts générés par l’épi­démie de coronavirus, depuis 2020. « Les gens n’ont pas d’argent. Nous avons plus de fournisseurs que de clients, en ce moment. », indiquent ces commerçantes, pour témoigner la précarité des ménages.
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