Tianarivelo Razafimahefa - « Je fais l’objet d’une cabale »


Secoué par une facture d’achat de matériel informatique au profit du CCO où sa signature et celle de son épouse figurent, le ministre de l’Intérieur, Tianarivelo Razafimahefa réplique. C’est le buzz du week-end. Une facture d’achat de maté­riel informatique datant du mois de mars au profit du CCO a circulé sur les réseaux sociaux. La signature du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation Tianarivelo Razafimahefa est apposée au bas de la signature. A gauche figurait celle de son épouse, directrice commerciale de la société fournisseur du matériel. Cela fait enflammer la toile tout le week-end. On ignore d’où vient la fuite de cette pièce comptable mais elle a vite fait le tour des réseaux sociaux. C’est surtout les signatures des époux qui ont fait scandales et ont indigné la plupart des commentateurs évoquant un conflit d’intérêt, un favoritisme, un népotisme. Le montant du matériel déclaré dans la facture a également fait l’objet d’une avalanche de commentaires défavorables. Vu l’ampleur prise par l’affaire, on attendait une réaction officielle du gouvernement à travers son porte-parole comme c’est souvent et promptement le cas en pareille circonstance mais il est resté étrangement silencieux. Ce sont les comptes fake des réseaux sociaux qui se sont arrogés le droit de prendre la défense du membre du gouvernement. Le PNUD, dont le nom figure dans la facture en tant que payeur s’est également abstenu de tout commentaire. Le gouvernement s’est-il désolidarisé du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation ? Transparence On l’ignore mais pour le concerné, rien n’est fortuit. « En réalité on veut m’abattre à l’approche du remaniement » a-t-il souligné. Tianarivelo Razafimahefa, qui a décidé de s’exprimer après plusieurs sollicitations, n’a rien à se reprocher dans cette affaire à en juger son explication au téléphone hier. « Il s’agit d’un don en matériel remis par un partenaire au lendemain de la mise en place du CCO. Il n’y a jamais eu remise d’argent. C’est le partenaire lui-même qui a acheté le matériel la où bon lui semblait. Le CCO n’a jamais reçu d’argent. L’Etat n’a sorti le moindre sou», a-t-il révélé. Concernant les signatures, le ministre de l’Intérieur, affirme que son épouse et lui font chacun son travail « Elle en tant que directrice commerciale de la société depuis quinze ans, moi en tant que premier responsable du CCO. C’est la preuve que tout été transparent. S’il y avait quelque chose de louche, le partenaire n’aurait pas accepté le marché ». Dans cette transparence, tout s’est conclu entre le partenaire et la société commerciale. « Pour le prix que certains trouvent exorbitant, c’est le donateur qui achète au prix qu’il estime normal. D’ailleurs les prix sont conformes aux normes du marché » a-t-il précisé. Qui a donc intérêt à couler le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation ? Que signifie le silence assourdissant du gouvernement ? Difficile d’y répondre mais le fait est que ces derniers temps, des faits troublants ont surpris l’opinion par rapport aux relations de Tianarivelo Razafimahefa et l’Executif. Alors qu’il a été nommé à la tête du CCO, il a été doublé quelques mois plus tard par le CTC-19 à Mahamasina, entièrement dirigé et à qui a été confiée la gestion des malades du coronavirus. Si ce n’est un désaveu, cela y ressemble. Puis, la Présidence a pris en main la mise en place du comité Loharano après la grande pagaille de son installation par le MID. Et récemment, c’est le ministre des Mines, Ravokatra qui a dirigé la réorganisation et le recensement au niveau des fokontany alors que c’est une tâche dévolue naturellement au MID. Autant de faits qui peuvent expliquer cette fuite d’un document comptable du CCO dont le ministre de l’Intérieur est le principal acteur.
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