Détention préventive - Harry Laurent Rahajason (Rolly Mercia) confiné à Antanimora


Après une arrestation dans la matinée, Harry Laurent Rahajason a été placé en détention préventive à Antanimora, en début de soirée, hier. L’ancien ministre de la Communication est accusé d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. DOUBLE peine pour Harry Laurent Rahajason. Outre les restrictions sanitaires qui s’imposent à tous, en raison de l’épidémie du coronavirus, l’ancien ministre la Communication de l’administration Rajaonari­- mampianina, également connu sous son nom de plume Rolly Mercia, devra poursuivre le confinement à la maison centrale d’Antanimora. Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat serait le chef d’inculpation retenu contre l’ancien ministre Rahajason. Son placement en détention préventive est tombé à l’issue de sa présentation devant le parquet du tribunal de première instance d’Antana­narivo, hier, en début de soirée. Les tourmentes judiciaires de celui qui s’est d’abord fait un nom dans le journalisme et les chroniques politiques, ont démarré tôt dans la matinée d’hier. Une escouade policière a débarqué au domicile de Rolly Mercia, à Ambolo­kandrina, au petit matin. Procéder à son arrestation et à une perquisition est l’objet de cette intervention matinale. L’ex ministre de la Communication a, ensuite, été emmené au commissariat central, à Tsaralalana, où il a été entendu par les enquêteurs de la Sûreté urbai­ne de Tanananrive (SUT). Harry Laurent Raha­jason est happé par une affaire de tentative de manifestation non autorisée, avortée, à Ambohipo, lundi. L’objet de cette manifestation non autorisée, à Ambohipo, était de réclamer la libération de Berija Ravelomanantsoa, ancien leader de mouvement estudiantin à l’Université d’Antananarivo. Trouver des preuves matérielles le reliant à l’organisation de cette manifestation, serait la raison de la perquisition de son domicile. Sine die Berija Ravelomanantsoa a été interpellé, 1er juin. Il a été placé en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora, suite au déferrement de son dossier au parquet d’Antananarivo, le 6 juin. Diffamation publique et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat seraient les charges retenues à son encontre. Durant la journée marathon de sa tourmente judiciaire, Rolly Mercia n’a pas pris d’avocat. Il a juste souhaité être assisté par les membres du bureau de l’Ordre des journalistes de Mada­gascar (OJM). « Son audition a démarré vers 7 heures. Ça s’est terminé à 13 heures, et son dossier a tout de suite été transmis à la justice », confie un de ses proches. Quatre individus ont été interpellés dans le cadre de la manifestation non autorisée de lundi. Dans sa déposition, l’un des quatre manifestants interpellés aurait « fait des aveux », selon lesquels, l’ancien ministre de la Communication aurait été à la manette et aurait financé leur action contestataire. Qu’une réunion à cet effet aurait été organisée chez « la sœur de Berija ». En tout donc, six personnes sont sur le banc des accusés, au sujet de l’événement d’Ambohipo, lundi, dont Rolly Mercia et ladite « sœur de Berija ». Parmi les six personnes inculpées, la « sœur de Berija », est la seule à avoir bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Cette dernière aurait affirmé ne pas connaître ses co-accusés et qu’il n’y a pas eu de réunion. Telle aurait, également, été la version de l’ex-ministre. Les quatre manifestants et Harry Laurent Rahajason se retrouvent donc, « confinés », à la maison centrale d’Antanimora. Il s’agit d’un « confinement judiciaire », sine die, pour l’instant. Face à la conjoncture sanitaire actuelle, la date du procès ne serait pas encore connue. Une ancienne figure de l’administration Rajaonarimampianina Après Claudine Razaimamonjy, femme d’affaire et Mbola Rajaonah, homme d’affaire, Harry Laurent Rahajason est la troisième figure du précédent quinquennat à se retrouver en détention, suite à des tourmentes judiciaires, depuis le début de ce quinquennat. Des procédures judiciaires agrippant d’anciens ténors de l’administration Rajaonarimampianina sont, toujours, en cours auprès de l’administration judiciaire. Des dossiers impliquant d’anciens ministres attendent, notamment, à la Haute cour de justice (HCJ). Ancienne figure de la Transition faisant suite à la crise de 2009, Harry Laurent Rahajason a été directeur de la communication de la présidence de la Transition, et ensuite ministre de la Communication. Durant quelques mois il a été un opposant farouche de l’administration Rajaonarimampianina, dans ses écrits et chroniques politiques. Harry Laurent Rahajason a, ensuite, dirigé un organe de presse dont la vocation était de défendre, toutes griffes dehors, le pouvoir en place. Ce qui l’a amené à être de nouveau nommé ministre de la Communication. Il a également soutenu, bec et ongles, la candidature de Marc Ravalomanana, durant le second tour de l’élection présidentielle de 2018.
Plus récente Plus ancienne