Législatives - La suspicion de fraudes majeures mise à nu


L’institution chargée de l’organisation des élections veut, cette fois, montrer sa crédibilité face aux multiples critiques jetées à son encontre durant le processus électoral. Les irrégularités ont été dévoilées au grand public, dont les cas des districts d’Analalava, d’Ambositra, de Tsihombe, de Marovoay qui ont été les plus remarqués. Tout s'est déroulé au sein des bureaux de vote, quand les mauvaises intentions de manipuler les résultats électoraux ont été finalement interpellées. À Analalava, huit bureaux de vote ont été entachés de fraudes et la Section de recensement matériel des votes a fini par dresser des procès-verbaux de carence pour cette raison. Selon la délibération de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’utilisation des bulletins uniques photocopiés, non signés par les membres du bureau électoral, validés en faveur d’un candidat dans de nombreuses communes a été avérée. À Ambositra, des discordances de calcul entre le nombre de votants et le total du nombre des bulletins blancs et nuls ainsi que de celui des suffrages exprimés, la transcription fidèle du contenu des procès-verbaux provenant des bureaux de vote font partie des incohérences sur les résultats. Même cas à Marovoay où les procès-verbaux dans certains bureaux de vote font l’objet de rature et de surcharge. À Tsihombe, beaucoup de doléances ont parlé de bourrage de l’urne le jour du scrutin. Chacun a son appréciation Du côté des candidats, chacun a sa manière d’apprécier la proclamation des résultats provisoires. La candidate Marie Thérèse Volahaingo s’est exprimée sur l’intention de certaines personnes de réclamer la réorganisation des élections, à Bealanana, face à la suspicion de fraude. « Les candidats et leurs partisans ne sont pas en mesure de proclamer que les élections sont à refaire », explique-t-elle. Cependant, la décision définitive de la Haute Cour Constitutionnelle est attendue d’ici quelques semaines, notamment, sa position sur les requêtes formulées sur la base des fraudes. Pour le parti Tiako i Madagasikara, les doléances ont été justifiées par « de multiples irrégularités depuis la campagne électorale. Les bâtiments publics ont été décorés des banderoles d'un candidat. La liste électorale a été incohérente », explique le candidat Mamy Rabenirina. Les irrégularités ne sont pas à minimiser au lendemain du scrutin du 27 mai. Des contestations pour dénoncer les fraudes ont été déclenchées ici et là, mais les doléances des citoyens n’ont pas été prises au sérieux, une fois que la démarche est sortie de la voie légale prévue par le texte en vigueur. Il a été question de falsifications dans les plis transmis aux SRMV, de l’utilisation de bulletins uniques non réglementaires, de la manière identique de cocher, du bourrage de l’urne utilisée le jour du scrutin. La CENI a finalement reconnu ces anomalies dans sa délibération sur la proclamation des résultats officiels provisoires des élections législatives et tant d’autres encore. La liste n’est pas exhaustive. Ce qui permet à la CENI d’établir son rapport de constatation après le traitement des résultats en provenance des circonscriptions électorales.  
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