Accueil » Economie » EXPERTS DE LA BANQUE MONDIALE – Les réformes actuelles peuvent stimuler la croissance
Economie

EXPERTS DE LA BANQUE MONDIALE – Les réformes actuelles peuvent stimuler la croissance

Marie-Chantal Uwanyiligira est responsable des opérations de la Banque Mondiale pour Madagascar depuis septembre 2019.

Marie-Chantal Uwanyiligira, Marcelle Ayo et Francis Muamba Mulangu, tous les trois économistes de la Banque Mondiale ont émis une analyse de la situation actuelle de Madagascar.

Les récentes réformes audacieuses dans les secteurs de l’exploitation minière, des télécommunications et de l’énergie peuvent contribuer à stimuler la croissance dont Madagascar a besoin pour sortir de la spirale de la pauvreté dans laquelle il se trouve », indiquent ces économistes de la Banque Mondiale. Ces réformes renforcent la concurrence et la transparence du marché et ouvriront la voie à l’emploi et à l’investissement du secteur privé. « Elles sont essentielles pour lutter contre l’accaparement des élites », ont-ils souligné. Cela devrait aller dans le sens de la création d’un cadre institutionnel solide nécessaire à un secteur privé dynamique et compétitif et vers une administration publique stable, fiable et efficace, capable de fournir des infrastructures et des services nécessaires.

Puisque de là réside la solution, « presque mécanique mais incontournable », selon le trio. « Madagascar a besoin de toute urgence d’une période soutenue de croissance économique robuste s’étalant sur plusieurs années, qui permettrait au pays d’accumuler des actifs et de construire une base solide pour sa transformation économique » soulignent-ils. En effet, les performances de croissance de Madagascar ont été entravées. Le trio fait état de la persistance de la pauvreté comme résultat de la stagnation de la croissance. Le diagnostic systématique pays effectué par la Banque indique que « l’accaparement des ressources par les élites et le manque de concurrence et de transparence au cœur de l’État ont entravé les performances de croissance enregistrées ». Le rôle moteur du secteur privé a été soulevé. « Cependant, le secteur privé malgache est petit, très peu compétitif et caractérisé par de faibles niveaux d’investissement, ce qui l’empêche de créer des emplois, de stimuler la croissance économique et de réduire la pauvreté. L’investissement a représenté en moyenne 19,4 % du PIB entre 2013 et 2019, ce qui est bien inférieur à son niveau dans les pays pairs », indiquent les experts de la Banque.

Défaillances

Plus de 90 % de la population en âge de travailler reste dans l’agriculture de subsistance et les services informels ce qui limite la transformation structurelle de notre économie. En outre, la productivité agricole est faible, les petits exploitants n’ont pas accès à la technologie et ont du mal à trouver du marché. En milieu rural, la faible productivité, associée à la détérioration de l’accessibilité des marchés, contribue fortement aux taux élevés de pauvreté. « La pauvreté élevée dans le pays est le résultat d’une mauvaise gouvernance qui n’a pas été résolue depuis des décennies », soulignent les experts. Elle se matérialise entre autres, par la faiblesse des institutions. « Les défaillances de la gouvernance ont limité la capacité de Madagascar à atteindre une croissance économique soutenue, inclusive et élevée, nécessaire pour réduire l’extrême pauvreté. La pandémie de Covid-19 a exacerbé une structure de pouvoir déjà centralisée, affaibli les institutions et créé de nouveaux défis en matière de transparence et de responsabilité », ont-ils indiqué.

1 commentaire

Ce formulaire recueille votre nom et adresse e-mail afin que nous puissions valider votre commentaire. Veuillez consulter notre politique de confidentalité afin de prendre connaissance sur la façon dont nous protégeons vos informations.
Je consens à ce que L'Express de Madagascar collecte mon nom et email..

Cliquez pour commenter

  • Ces trois secteurs cités ne seront les leviers d’une croissance économique dynamique pour espérer deux chiffres diminuant drastiquement le taux de pauvreté . Le secteur minier a un nouveau code qui reste loin de faire l’unanimité dans le secteur surtout avec cette disposition suicidaire mettant les ristournes entre les mains d’un dictateur avéré . Les télécommunications restent toujours minées par un monopole de fait et l’énergie avec la Jirama n’est pas un modèle de management avec les subventions . On se pose la question si la banque Mondiale considère Mamy Ravatomanga comme un élite nonobstant sa capacité tentaculaire avec la proximité avec le petit dictateur . Au final ces observations de la banque Mondiale contredisent clairement leurs dernières analyses pointant du doigt les élites dominant les sphères de décision économique et la mauvaise gouvernance .