Maladie - Rougeole : Madagascar se met à l’abri d’une épidémie


Une campagne de vaccination anti-rougeole de sept jours a démarré, hier. Le ministère de la Santé publique lance une nouvelle stratégie pour atteindre le maximum de cible. Des agents communautaires et des paramédicaux font du porte à porte, à la recherche d’enfants âgés de 9 mois à 5 ans. Tous les enfants de cette tranche d’âge doivent se faire vacciner contre la rougeole pour les protéger contre cette maladie. Les cas de rougeole ont tendance à augmenter dans le monde. Pas plus tard qu’à la fin du mois d’avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), ont déclaré un risque accru de propagation de rougeole. Selon une source auprès du ministère de la Santé publique, des cas de rougeole sont recensés à Madagascar, mais que les « chiffres ne sont pas alarmants ». Mais cela ne tardera pas à exploser, si les enfants ne sont pas immunisés. « Les flambées épidémiques de rougeole se produisent lorsque des personnes qui ne sont pas immunisées contre le virus sont infectées et transmettent la maladie à des populations non vaccinées ou insuffisamment vaccinées ». Le ministère de la Santé publique démarre une vaste campagne de vaccination, ayant pour cible les enfants de cette tranche d’âge, dont le nombre est estimé à quatre millions six cent mille. Cela, pour mettre Madagascar à l’abri d’une éventuelle flambée épidémique de rougeole. Comme celle qui a sévi à Madagascar en 2018, qui a touché plus de quatre vingt mille personnes, adultes et enfants et a tué près de mille individus, majoritairement des enfants. Retombées négatives Depuis cette épidémie, une campagne nationale de vaccination menée au premier trimestre 2019 a atteint cinq millions d'enfants âgés de 9 mois à 14 ans sur les sept millions ciblés. Le nombre d’enfants protégés contre la rougeole ne cesse de diminuer, surtout, après la vulgarisation du vaccin anti-Covid19. Le taux de couverture vaccinale est au dessous de 50%, d’après le ministre de la Santé publique, le professeur Zely Randriamanantany, la semaine dernière. « Les rumeurs sur le vaccin anti-Covid ont eu des retombées négatives sur la vaccination de routine. Les parents ont peur de vacciner leurs enfants. Surtout, lorsqu’il s’agit de vaccin injectable, comme celui de la rougeole », lance une sage-femme, pour expliquer la baisse du nombre d’enfants vaccinés. Au premier jour de la campagne, le nombre d’enfants vaccinés a été encore très faible. Une vingtaine pour un point de vaccination dans le fokontany d’Antohomadinika III G Hangar. « Les parents cherchent des motifs pour échapper à la vaccination. Mais nous allons travailler, même le weekend, pour atteindre le maximum de cible. Si pendant cette période, des enfants ne seront pas encore vaccinés, car leurs parents refusent, des équipes plus persuasives vont venir pour tenter de les convaincre », indique un médecin. Le ministère de la Santé publique se lance comme objectif de vacciner plus de 90% des cibles.
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