Sécurité - Andry Rajoelina défend sa stratégie


À Tsiroanomandidy, le président de la République a défendu sa politique sécuritaire. Une stratégie qui mise sur le déploiement des troupes avec un appui matériel et technologique. Plaidoyer présidentiel. Sur la lancée de la mise en place du dis­positif de géolocalisation de bovidés, à Tsiroanomandidy, hier, Andry Rajoelina, président de la République, a souligné les résultats et l’opportunité de la stratégie étatique pour lutter contre l’insécurité, notamment, en zone rurale. « La mise en place de ces dispositifs de géolocalisation de bovidé est à ajouter aux différentes initiatives de l’État pour garantir la paix et la sécurité. Ajouter à cela la mise en place des Zones rurales de sécurité prioritaires (ZRSP), qui ont déjà obtenu des résultats positifs dans la lutte contre le vol de bovidés et l’insécurité », souligne le communiqué de presse de la présidence de la République relatant l’évé­nement d’hier. Dans son allocution, le chef de l’État a rappelé qu’apporter des solutions pour rétablir la sécurité est un des axes majeurs de ses engagements de campagne. « La première décision que j’ai prise, lors du premier conseil des ministres que j’ai conduit est l’arrêt immédiat des exportations de bovidé mort ou vif », a déclaré le locataire d’Iavoloha. Annoncé durant la campagne électorale du Président, le système de géolocalisation, qui consiste, notamment, à insérer une puce électronique dans la panse du bovidé est, de prime abord, une continuité de l’embargo étatique sur l’exportation. À s’en tenir aux propos du général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, pour rétablir la sécurité dans les zones rurales, l’État table sur l’arrêt des vols de bovidé. Un second front « Le bovidé est une richesse pour les Malgaches, pourtant, il est utilisé pour terroriser la population rurale et enrichir un certain cercle d’individus », a lancé l’officier général, hier, à Tsiroanomandidy. Aussi, comme le rapporte le communiqué de presse de la présidence, un redéploiement des troupes sur terrain, notamment, dans les ZRSP, figure parmi les points phares de la stratégie sécuritaire de l’administration Rajoelina. Au redéploiement de troupes, le chef de l’État a ajouté l’opportunité d’un renforcement et modernisation de leur matériel, « pour plus d’efficacité ». Soulevant l’achat d’un nouvel hélicoptère, il a annoncé que trois nouveaux appareils arriveront avant la fête nationale. Le locataire d’Iavoloha a, également, mis l’accent sur l’amélioration des conditions des troupes sur terrain « pour les motiver ». Pour bétonner son plaidoyer, Andry Rajoelina a mis en avant le bilan des opérations dans les ZRSP. Il fait état de près de mille deux-cents bovidés rendus à leur propriétaire, sur près de mille neuf-cents têtes volés, en deux mois. Comme l’indiquent des sources militaires, toutefois, mener des batailles sur terrain « ne suffira pas ». Les termes de la Réforme du secteur sécurité (RSS), soutiennent que lutter durablement contre l’insécurité nécessite une approche holistique. Différents secteurs se rapportant à différents enjeux sont à prendre en compte et à renforcer. L’ampleur de l’insécurité et la force de frappe des « Dahalo », nécessite une réplique conséquente pour rétablir rapidement l’autorité de l’État, défend, toutefois, le commandement des Forces de défense et de sécurité (FDS). En matière de vol de bovidé, mener la lutte sur un second front afin d’arrêter « les dahalo en col blanc », pourrait, également, s’avérer nécessaire. « Les voleurs de bovidé ne sont que des bras armés. C’est un réseau qui s’enrichit de leurs méfaits », affirme un officier général. Jusqu’alors, aucune administration n’a osé s’attaquer franchement au réseau du commerce illicite de bovidé.
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