Santé bucco-dentaire - Manque cruel des odonto-stomatologistes


La santé bucco-dentaire des Malgaches est très mauvaise. Il manque de spécialistes à Madagascar. Ruée vers les soins bucco-dentaires, gratuits. Plus de cent personnes ont fait la queue devant la dentisterie du Centre de Santé de Base (CSB) à Ambohimalaza Miray, dans la journée du 7 mai, pour « se faire extraire les dents », lors d’une mission humanitaire. « On s’attendait à cette affluence, car cela fait six mois que notre dentisterie a été fermée. Notre chirurgien-dentiste a été affecté dans un autre lieu de service », annonce le Dr Hasimboa­hangy Ranoarison, médecin chef de ce CSB. Cette grande affluence des personnes avec des dents cariées, devient « habituelle » pour les odonto-stomatologistes qui font du « bénévolat » à des actions médicales. « Chaque fois, c’est pareil. La population ne peut pas surveiller régulièrement sa santé bucco-dentaire et soigner ses dents, à cause d’un manque cruel d’odonto-stomatologiste. Elle profite de ces actions médicales pour se faire soigner », lance un professionnel du métier. Par conséquent, la santé bucco-dentaire des malgaches est très mauvaise. « On va dire qu’il n’y a plus que 6 % des malgaches qui ont des dents intactes. 94 % ont, au moins, une dent cariée. Et une personne peut avoir jusqu’à huit dents gâtées dont six à extraire, car en très mauvais état », explique le Dr Fita­hiana Andriamaholy, chirurgien-dentiste au centre hospitalier universitaire militaire à Ampahibe. Il n’y a que sept cent soixante-trois chirurgiens-dentistes actifs inscrits à l’ordre national des odonto- stomatologistes. Ce qui fait un chirurgien-dentiste pour environ trente-deux mille habitants. Alors que l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande un dentiste pour cinq mille habitants. Mal répartition En plus d’être insuffisants, ils sont mal répartis. « Il n’y a qu’un odonto-stomatologiste pour toute la région Melaky. Dans la région Anosy, ils sont sept. La plupart travaillent dans les grandes villes, surtout, dans la région Anala­manga », informe le Dr Isabelle Rabenanahary, présidente de l’ordre national des odonto-stomatologistes, hier. Suite à ce problème, plusieurs dentisteries publiques sont fermées dont celle à Ambohimalaza, celle à Ambohimangakely. Les dentistes sont de plus en plus rares. Alors que le nombre de la population ne cesse d’augmenter, ceux qui terminent leurs études à la Faculté d’odonto-stomatologie à Mahajanga n’augmentent pas. Ils sont moins de trente, chaque année, dont des étrangers, car les Instituts de formation en odonto-stomatologie sont très rares en Afrique Noire. Dans la loi de Finances rectificative 2019, la construction de quatre universités est projetée. Ce sera une occasion pour accroître le nombre des professionnels de la santé bucco-dentaire, en implantant cette filière, à chaque université.  
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