Maintirano - Une saisie corruptive aux oubliettes


Le scandale d’une prétendue saisie d’ossements humains suivie des rackets par un gradé, salissant la gendarmerie dans le Melaky est à rappeler. Un scandale compromettant la gendarmerie de Melaky, courant 2017, reste lettre morte jusqu’aujourd’ hui. L’affaire, un coup monté, est partie d’une prétendue saisie d’ossements humains chez un commerçant de Maintirano, cible d’un racket par son propre beau-frère. Ce dernier employait trois gendarmes dont un chef de poste pour réaliser avec lui son plan. Son agissement consistait à voler des ossements dans des caveaux et à les déposer discrètement chez le marchand. Et c’est là que ses gendarmes interviennent et procèdent à la fouille de sa maison sans mandat de perquisition. De son côté, la cible, confiante d’elle-même, les ont laissés inspecter. Elle était pourtant surprise en découvrant avec les gendarmes les sacs bel et bien présents chez elle. Sur le coup, le chef de poste lui a demandé dix millions d’ariary pour qu’il n’ouvre pas une enquête. Par peur d’aller en prison, le bouc émissaire a accepté de lui verser cette somme. Après avoir collecté l’argent auprès de ses camarades vendeurs, il a eu l’idée de tout dire au supérieur de ces gendarmes. « Or, cette personnalité a envenimé la situation en les rackettant tous, même ses hommes qui finissaient par se trouver quelques mois en prison. Ecroué, l’instigateur de la manigance a, pour sa part, été rançonné de quatre millions d’ariary, comme le trio gendarme », selon les explications concordantes. Tombé à l’eau Le jour de la transaction des dix millions d’ariary, la victime a caché à l’avance chez elle le supérieur afin qu’il surprenne le chef de poste. Pour celui-ci et la tête pensante de l’affaire, tout tombait à l’eau. Les deux gendarmes, n’en savant rien dans cette histoire et eux ont été déférés, incarcérés, rackettés, puis libérés par ce véritable Thénardier. Concernant la victime, le gradé lui a encore réclamé deux millions d’ariary en plus des dix millions qu’il confisquait tout de suite. Puis, il a ordonnée d’enterrer les os et de quitter le village. En connaissance de ces extorsions de fonds, la tribu propriétaire des tombes pillées a failli se révolter en blâmant les gendarmes comme étant tous des corrompus. Les doléances des victimes pour dénoncer ces actes flagrants, adressées au secrétaire d’État chargé de la gendarmerie Nationale (SEG) et au commandement, au temps de l’ancien président Rajaonarimampianina, ne sont apparemment qu’un coup d’épée dans l’eau. « En fait, ce responsable reproché a comme protecteur un officier général à Antananarivo», signalent nos informateurs sous l’anonymat. Plusieurs gendarmes ont déjà fui Melaky à cause de lui et de ses immixtions pressantes.
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