Finances locales - L’autonomisation financière des collectivités rediscutée


Difficultés financières. Les moyens pouvant garantir l’autonomie de chaque collectivité posent encore problème notamment au niveau des régions, d’après ce qui est révélé mercredi, lors de la conférence-débat au Carlton, intitulé «Régions fortes pour l’émergence de Madagascar». Les collectivités, en l’occurrence les communes et les régions ne détiennent pas le contrôle absolu sur leurs sources de recettes, tandis que les législations nationales promeuvent la décentralisation effective. «Les régions vivent pas exemple des ristournes qu’elles ne perçoivent même pas mais qui sont perçues par le Trésor avant d’être renvoyées vers les régions. Des potentiels considérables font pourtant distinguer une région d’une autre en ce sens que la gestion financière des ressources et des dépenses doit revenir de droit aux autorités régionales mêmes», avance Benoît Malo, ancien chef de la Région Analan­jirofo et actuel vice-président du Sénat, réagissant lors de la conférence. L’autonomie financière est acquise dès lors qu’une région peut survivre grâce à ses ressources locales propres sans tenir compte des subventions. L’État se limite normalement à matérialiser son assistance aux collectivités à travers le déblocage de subventions. «Le rôle de l’État central consiste à fournir une aide à travers l’octroi de subventions exclusivement destinées au fonctionnement de la collectivité. Ce n’est pas l’État qui fait le développement, il subventionne juste le fonctionnement. Pour le cas des régions, celles-ci sont instituées pour superviser et assurer le développement économique et social sur l’étendue de chaque découpage territorial régional», explique Saïd Ahamad Jaffar, dernier chef nommé de la région Boeny et un des quatre intervenants lors de la conférence-débat. Pistes de solutions «Les services déconcentrés doivent toutefois assurer un véritable accompagnement des collectivités et une bonne collaboration est nécessaire», suggère Bao Razafimahefa, membre du cabinet de la mairie de la Commune Urbaine d’ Antananarivo, l’unique femme panéliste lors de la conférence-débat. Elle plaide pour une meilleure coopération entre l’État central et les collectivités dirigées par des élus issus d’une bannière politique différente de celle au pouvoir. Selon Gervais Rakotonirina, directeur du cabinet du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, également panéliste, «il faut entendre par autonomie, la capacité à disposer de ressources suffisantes. Un État fort qui arrive à autonomiser chaque collectivité peut garantir une décentralisation effective». La décentralisation n’est toutefois pas à confondre avec l’indépendance. «La décentralisation signifie littéralement partage de pouvoirs», précise le modérateur lors du débat, Parfait Randrianitovina. L’expert allemand Hans-Hinrich Coorssen, a ouvert la conférence avec la projection des facteurs de réussite de l’autonomie administrative et financière des collectivités en Allemagne. «Il y a une répartition horizontale des ressources encaissées entre les États fédérés et l’État fédéral et en même temps une répartition verticale vers tous les niveaux de collectivités plus moindres», d’après Hans-Hinrich Coorseen, invité à l’occasion pour être panéliste par la Friedrich Ebert Stiftung et l’agence allemande de coopération GIZ ainsi que le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, organisateurs de la conférence-débat.  
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