Gouvernement contre covid-19 - Une lutte sans merci


La situation se complique d’un jour à l’autre. Elle nécessite un gouvernement va-t’en guerre pour venir à bout de la propagation à grande vitesse de la Covid-19. Huit cent cinquante neuf, huit cent trente deux. Sept morts, quatre morts. Il n’y a pas de quoi jubiler. La baisse enregistrée au niveau des statistiques est illusoire. Le nombre de nouveaux cas a certes diminué mais le taux de positivité a été presque doublé passant de 26 % la veille à 43 % jeudi. Quant au nombre de mort, entre le chiffre annoncé dans le bilan et les décès annoncés instantanément sur les réseaux sociaux, l’écart est important. Le fait est que la situation est explosive désormais. Elle réclame un gouvernement va-t’en guerre contre le coronavirus. Le président de la Répu­blique va à coup sûr annoncer de nouvelles mesures pour endiguer la propagation de l’épidémie mais le gouvernement doit être plus dynamique plus dégourdi. On voit que cela fait un an qu’on a appliqué toutes les mesures possibles dans le cadre d’un état d’urgence sanitaire, mais à l’heure du bilan le constat est loin d’être fameux. Si on en arrive à cette situation Il faudra donc chercher d’autres moyens pour avoir de meilleurs résultats, pour pouvoir faire reculer la transmission du virus. L’année dernière, on avait vu des ministres distribuer des masques dans les quartiers, distribuer des CVO + partout où c’était nécessaire. Ce n’était hélas qu’un feu de paille. L’expérience n’a plus été renouvelée. D’ailleurs il n’y avait que deux ou trois ministres qui avaient mis la main à la pâte. À croire que les autres ne sont pas concernés par ce combat. Or c’est maintenant que ce genre d’initiative est salutaire pour la population. C’est ce qui se fait en tout cas dans certains pays comme l’île Maurice. Il faut reprendre la distribution de masque étant donné que même à cinq cents ariary l’unité, ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. Distanciation On aura beau restreindre les libertés, toutes les mesures seront vaines si elles ne sont pas suivies à la lettre. Le gouvernement doit se montrer plus engagé en première sur le front, plus solidaire et plus homogène. Certains membres du gouvernement se distinguent par leur « distanciation » par rapport à l’épidémie. Ils continuent à travailler dans leur coin comme si de rien n’était. Quand les compatriotes tombent un à un comme des mouches, est-ce qu’on peut encore se permettre l’insolence de s’occuper d’autres choses ? C’est une lutte sans merci et sans concession que l’équi­pe de Christian Ntsay doit mener. Un engagement total et sans faille au quotidien auprès de la population. Il faut dire que la lutte sera de longue haleine. Quand les pharmaciens augmentent les prix des médicaments sans cause évidente, le gouvernement doit faire le nécessaire comme il l’a fait en suspendant la décision du conseil d’État destituant le maire élu de Nosy Be. C’est dans un moment pareil que la population doit sentir qu’il y a un gouvernement qui le protège. Le confinement n’a aucun sens si on permet encore aux gens d’aller au marché, au resto, au travail. Pour que les mesures soient appliquées, il faut apporter tout ce dont les gens ont besoin chez eux. Le couple présidentiel avait montré l’exemple l’année dernière dans le quartier d’Analamahitsy et d’Andravoahangy mais là non plus, l’initiative n’a pas été pérennisée. Et pour que les mesures prises soient diffusées au sein de la population, il faut mobiliser tous les moyens humains et matériels pour les communiquer au mieux. Comme l’a si bien dit Andry Rajoelina, c’est le terrain qui commande le combat, eh bien le gouvernement doit occuper le terrain. C’est aussi simple que ça. C’est d’autant plus vrai que c’est un combat contre un ennemi invisible.
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