Proces d’un mauricien - Passe d’armes autour d’un harcèlement sexuel


Les interventions saisissantes des avocats de deux parties ont marqué le procès du Mauricien, accusé de harcèlement moral et sexuel, hier, à Anosy. Houleux. Le jugement historique du Mauricien, chef dans une compagnie aérienne, inculpé pour harcèlement moral et sexuel envers une de ses subordonnées, une agent d’escale malgache, s’est tenu hier matin, à la salle 3 du tribunal de première instance d’Antana­narivo. Le verdict sera rendu le 30 avril prochain. En fait, le procès a commencé à 9h 45 après que l’assistance a pris place et s’est terminée à 11h 15, soit une heure et trente minutes. Echauffé par les interventions successives et frappantes des avocats des deux parties, il s’est fait en bilingue. La présidente des jurés et le bâtonnier des avocats défenseur du Mauricien, ainsi que ce prévenu même se sont exprimés en français, tandis que la plaignante et son avocat se sont expliqués en malgache. Le procureur n’a pas, pour sa part, beaucoup de choses à exprimer au cours de cette instance. Deux jeunes femmes, travaillant au sein de la compagnie étaient présentes dans la salle en tant que témoins de l’accusé, âgé d’une quarantaine d’années. Celui de la partie civile n’est pourtant pas venu. Du coup, ses dépositions ont été lues lors de la passe d’armes alternant les deux intercesseurs. « Nous ne savons pas la raison de son absence. Cet observateur oculaire est un ancien employé licencié pour vol au sein de la compagnie », accentue le bâtonnier du quadragénaire qui voudrait apparemment inculquer l’invalidité du témoignage capital. Vingt millions d’ariary Selon lui, commettre un harcèlement sexuel dans une telle grande compagnie s’avère impossible. De plus, il a attaqué le fait que la plaideuse ne s’est même pas souvenue de la date exacte où le talonnement a été perpétré. Les questions de la présidente des juges pour l’agent d’escale se sont presque focalisées sur ses erreurs au travail. L’année dernière, ce Mauricien aurait tendu des pièges contre elle après qu’elle a refusé ses désirs sexuels et ses gestes avilissants. « Dans notre métier, on a besoin de beaucoup d’attentions et de précisions, au tarmac par exemple. De ce chef, il a profité de ces moments précis pour m’induire en erreur », riposte la victime. Tout cela était un motif pour pouvoir la renvoyer, alors qu’elle travaille pour cette compagnie sous contrat de durée indéterminée. « Il voulait me débaucher, soit par m’imposer une démission, soit un licenciement à l’amiable ou un licenciement par faute », poursuit-elle à la sortie de la salle. Son avocat a demandé devant le jury que l’accusé verse vingt millions d’ariary à titre de dommages. Son client a été hospitalisé à cause de la vague de harcèlements et est actuellement en repos de convalescence. Le verdict sur cette épopée judiciaire est attendu à la fin du mois.
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