Vaccin anti-covid-19 - L’État en phase d’observation


Selon le ministre de la Santé, l’État ne ferme pas la porte aux vaccins contre la Covid-19. Il préfère, cependant, être prudent et ne pas se précipiter dans sa décision. Prudence et observation. À entendre les propos du professeur Hanitrala Jean Louis Rakoto­vao, ministre de la Santé publique, hier, tel est la posture de l’État vis-à-vis des vaccins contre le coronavirus. Dans une déclaration faite, hier, le professeur Rakotovao a expliqué les raisons pour lesquelles l’État ne s’est pas encore engagé dans la mêlée pour commander des vaccins anti-Covid-19. « Nous préférons rester prudent, tout en restant attentif aux informations et résultats des recherches sur ces vaccins », indique-t-il. Le ministre de la San té publique souligne, toutefois, que Madagascar ne ferme pas la porte à une éventuelle importation de vaccin. Seulement, ce ne sera pas pour tout de suite. Un engagement étatique dans l’importation de vaccin contre le coronavirus dépendra des résultats des campagnes de vaccination à l’étranger, à s’en tenir aux déclarations du ministre Rakotovao. Le membre du gouvernement ajoute, que le rétropédalage décidé par une quinzaine d’États européens, ces derniers jours, conforte le choix du gouvernement de rester prudent et observer. Plusieurs nations européennes dont la France, l’Allemagne, l’Italie et le Danemark ont décidé de suspendre les vaccinations à l’AstraZeneca. Produit par une firme européenne éponyme, le vaccin aurait des effets secondaires potentiellement dangereux. Des patients ayant été vaccinés aurait eu des thromboses. Il s’agit de formation de caillots sanguins. Dans certains cas, qui seraient « rares », les thromboses sont localisées dans les veines cérébrales. Pétition Des experts et l’Organisa­tion mondiale de la santé (OMS), se veulent rassurants. Seulement, la quinzaine de nations européennes préfèrent attendre les conclusions de l’Agence européenne des médicaments (AEM), avant de reprendre les vaccinations. Pour en revenir à la position de l’État malgache, le professeur Rakotovao indique « nous évaluons les points positifs et négatifs des vaccins avant de décider ». Outre les risques d’effets secondaires, le ministre de la Santé publique avance aussi, les difficultés de conservation des autres vaccins sur le marché. Certains nécessitent, effectivement, une conservation allant de -60° Celsius, jusqu’à -80° Celsius. Mada­gascar ne dispose pas d’assez de matériel pour cela. Cela amenuise, également, les chances pour les localités rurales d’avoir accès au vaccin. Une partie de l’opinion publique hausse le ton, pourtant, pour que l’État importe du vaccin anti-coronavirus. Une pétition est même lancée sur le web pour « permettre aux Malgaches et résidents qui le souhaitent l’accès au vaccin ». Certains des initiateurs ont, pourtant, tiré à boulets rouges contre le Covid Organics (CVO), au motif que les essais cliniques seraient insuffisants, ou qu’il n’a pas eu le feu vert des autorités sanitaires internationales. La position de l’État est, toutefois, tranchée. Sans minimiser le taux de contamination locale, le ministre de la Santé publique indique que si des nations qui comptent des milliers de décès et des millions de contamination ont décidé la suspension des vaccinations, « la prudence n’est pas de trop ». Le professeur Rakotovao insiste, toutefois, sur le respect des gestes barrières et la prévention. Il rappelle, notamment, que le CVO a fait ses preuves au plus fort de la crise sanitaire.
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