Trafic d'or - Les trois mules malgaches libérées sous caution


Après quelques jours d’accalmie, l’affaire des 73,5 kilos d’or saisis en Afrique du Sud connaît un nouveau tournant. Les trois présumés contrebandiers malgaches ont bénéficié d’une mise en liberté sous caution. Cent mille rands chacun, soit près de 25 400 000 ariary. C’est le montant de la caution fixée par le tribunal de première instance de Kepton Park, en Afrique du Sud, avant la libération des trois Malgaches happés par l’affaire des 73,5 kilos d’or. La décision de libération sous caution des trois présumés contrebandiers d’or, a été prise par le tribunal de Kempton Park, à l’issue d’une audience, lundi. Jusqu’alors, il n’est pas indiqué si Zava Herimanana Anjaranantenaina, Francis Deliot Regasy et Mahamodo ont payé ou non la somme requise pour leur libération. Ceux qui suivent le dossier depuis Mada­gascar, avancent l’éventualité que la caution a été prise en charge par la société dubaïote Parpia gold and jewels trading, qui affirme être leur employeur et propriétaire de l’or saisi. Cette société sise à Dubaï a justement déposé une requête contre la police sud africaine devant la Haute cour de ce pays et a réclamé, par la même occasion, « la libération de ses trois employés et la restitution de son or ». Une demande rejetée le 25 février. Les trois Malgaches embourbés dans cette affaire ont été appréhendés à Johannesburg, le 31 décembre, en possession de 73,5 kilos d’or. Ils y ont atterri par un vol privé qui a décollé de l’aéroport de Toliara. Un vol formellement qualifié d’illégal par les autorités malgaches. Depuis leur interpellation, les trois Malgaches ont été placés en détention. La liberté sous caution dont les trois présumés contrebandiers d’or ont bénéficié, ne signifie pas qu’ils ont une liberté de mouvement. Selon les informations relayées par différentes plateformes hier, ils doivent résider à une adresse fixe, louée par la justice sud-africaine. Ils doivent également se présenter à la police de Kempton Park entre 6 heures et 18 heures. Aveux Les trois accusés ont, par ailleurs, interdiction de communiquer avec des témoins dans le dossier. Ils ne peuvent pas quitter la province de Gauteng et leurs documents de voyage ont été confisqués. L’information concernant la libération sous caution des trois présumées mules a, une nouvelle fois, déchaîné les passions autour de ce dossier. Pour certains, cette décision de libération sous caution est un mauvais présage pour l’issue de la requête de l’État pour l’extradition des présumés trafiquants et la restitution de l’or. Solofohery Razafindrakoto, procureur du second degré du Pôle anti-corruption (PAC), d’Anta­nanarivo, qui est en charge du dossier à Madagascar, se montre pourtant rassurant. Il explique qu’il s’agit de deux dossiers différents. La décision rendue par le tribunal de Kempton Park ne concerne que les accusations de « commerce illicite de métaux précieux et infraction douanière ». Ainsi, la requête étatique pour l’extradition des trois contrebandiers présumés afin qu’ils soient jugés à Mada­gascar et la restitution des métaux précieux constituent un dossier à part. Seulement, cette partie de l’affaire des 73,5 kilos d’or semble piétiner. Le ministère des Affaires étrangères qui est le point focal du sujet, se mure dans le silence. Du reste, le rapport de la décision de la Haute cour sud-africaine du 25 février, indique que sur les 73,5 kilos d’or, 3 kilos pourraient bien avoir été achetés au Mali. Un document versé au dossier l’indique. Les autorités malgaches martèlent, cependant, l’origine malgache de l’or. Des documents, essentiellement, des résultats de l’instruction judiciaire menée à Mada­gascar auraient déjà été communiqués à la justice sud-africaine pour soutenir la requête malgache. En feraient partie, notamment, des aveux de l’un des prévenus placés en détention préventive. Celui-ci aurait reconnu avoir participé à la transformation de poudre et morceaux d’or en lingot. Des lingots qui seraient, ceux saisis en Afrique du Sud. Dans le cadre de l’instruction de l’affaire des 73,5 kilos d’or, menée par le PAC, plus d’une dizaine de personnes sont en détention préventive. Sept autres sont toujours recherchés. Dans la liste figure de probables gros bonnets, mais aussi des exploitants d’or et des acheteurs.
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