Rapport parlementaire - L’opposition fonce tête baissée


L’opposition s’attèle aux préparatifs du rapport d’activités public que comptent faire les députés TIM, à Ambohijatovo, samedi. En face, les autorités laissent planer le spectre d’une interdiction. L’affron­tement est à craindre. Si les autorités n’ont pas encore donné officiellement leur réponse à l’événement politique annoncé pour samedi, à Ambohijatovo, les députés du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM), peaufinent les préparatifs et appellent à la mobilisation massive de « la population ». À l’allure où vont les choses, la journée du samedi, risque d’être électrique. L’éventualité d’un affrontement entre les partisans de l’opposition et les forces de l’ordre est à prendre en compte. A s’en tenir aux différentes réactions d’hier, l’ombre d’une décision d’interdiction de la sortie politique des députés TIM, à Ambohijatovo, se profile. Le général Andry Rakoton­drazaka, commandant de la Circonscription inter-régionale de la gendarmerie nationale (CIRGN), d’Antananarivo, annonce la couleur. « Les forces de l’ordre prendront leurs responsabilités face à tout acte illégal, qu’il s’agisse de rassemblement de foule ou des cas de trouble à l’ordre public », déclare le commandant de la CIRGN d’Anta­nanarivo. Dans une publication sur sa page Facebook, Naina Andrian­tsitohaina, maire de la capitale, met en avant les travaux de rénovation du jardin d’Ambohijatovo, pour en faire un parc botanique pour dire que, « par conséquent, la CUA [commune urbaine d’Antananarivo] tient à réitérer que (…) le jardin d’Ambo­hijatovo ne pourra plus recevoir d’événements ». Jusqu’à l’heure, Angelo Ravelonarivo, préfet d’Anta­- nanarivo, ne s’est pas exprimé officiellement au sujet de l’évé­nement politique que comptent tenir les députés du TIM. Sa décision sera connue à l’issue d’une réunion de l’Organe mixte de conception (OMC), de la capitale, indique-t-il. Cette réunion devrait se tenir ce jour, ou demain. Troisième acteur Martelant qu’ils sont dans leur droit, cependant, les élus du TIM à Antananarivo, dans leur démarche et les déclarations sur le plateau du « Miara-Manonja », font abstraction de la nécessité d’une autorisation préalable par les autorités. La lettre déposée à la préfecture d’An­tananarivo, lundi, est jus­tement, une notification de leur intention et non pas une demande d’autorisation. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit, en effet, qu’à l’issue de la session parlementaire, chaque élu fasse un compte rendu des travaux parlementaires aux citoyens de sa circonscription. Au micro de la radio Antsiva, hier, Christine Razanamahasoa, présidente de la Chambre basse, a expliqué que certes, faire un rapport d’activité aux citoyens est une prérogative des députés, « mais lorsque l’élu veut le faire dans un lieu public, il doit faire les demandes d’autorisation d’usa­ge aux autorités concernées ». Les députés d’opposition élus à Antananarivo ont donc, choisi de le faire, samedi, sur la place d’Ambo­hijatovo. Dans leur intervention successive sur les ondes du « Miara-Manonja », hier, ils ont ainsi martelé qu’ils seront bien présents au rendez-vous, samedi. Une initiative soutenue officiellement par le mouvement d’opposition RMDM, qui a tenu une conférence de presse, à Bel’Air, hier. Les appels à une présence massive de « la population », pour assister au rapport d’activité parlementaire, à Ambohijatovo, sont alors scandés urbi orbi. En attendant la réplique des autorités face aux intentions de l’opposition, un troisième acteur pourrait entrer dans la danse et rehausser encore plus la tension durant la journée de samedi. Sur les réseaux sociaux, en effet, des pages estampillées pro pouvoir mobilisent, également, leurs ouailles pour « démontrer aux opposants quel camp bénéficie réellement du soutien de la population. Qui est réellement dépositaire de la majorité ». Ces publications qui invitent à « une démonstration de force », des pro-pouvoirs n’indiquent pas où et quand. Seulement, la tension de la conjoncture politique impose aux responsables de faire abstraction de jugement tendancieux et garder à l’œil toute éventuelle source de trouble à la paix sociale. L’enjeu serait d’éviter que les disputes entre les camps politiques ne se muent en une rixe entre leurs partisans.
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