Secteur extractif - Les Russes abandonnent Kraoma


L’unique et seule information sur la situation de Kraoma a été  enfin communiquée vendredi dernier. Après plusieurs demandes sur le réel contexte du partenariat stratégique avec la société Russe « FerrumMining », démarrée en septembre 2018, des informations « officielles » sont enfin connues. C’est à l’issue d’une réunion convoquée par le ministre des Mines et des ressources stratégiques, Fidiniavo Ravokatra, avec les représentants du personnel  et le directeur général de Kraoma ainsi que le Conseil d’administration, vendredi dernier. « Les Russes ont préféré partir au mois de juillet 2019. Quatre mois après, ils ont pris leur matériel  au site de Brieville» apprend le ministre Fidiniavo Ravokatra. Il a pourtant fait savoir que cette décision unilatérale des Russes n’est pas encore finalisée selon les normes des partenariats étrangers. A lui d’expliquer que Les Russes ont plié bagage en ayant comme argument la rareté des chromites dans les sites, mais l’Etat malgache ne s’est pas encore prononcé sur sa décision de poursuivre ou non le partenariat. Le directeur général de Kraoma, Nirina Rakotomanantsoa a pourtant affirmé que 32000 tonnes de chromite ont été exportées entre août et décembre 2018, justifiant bel et bien ainsi l’existence du minerai dans les sites d’exploitation. Celui-ci a déjà également fait savoir que quelques 7000 tonnes ont pu être exportées durant le premier trimestre de l’année 2019. La société n’est pas seulement exploitante mais effectue des recherches de chromite, déchargeant le cas d’épuisement du minerai. Urgence « Nous sommes ici en pleine réflexion sur, comment et pourquoi continuer ou non avec les Russes. Et surtout comment rétablir la santé de Kraoma avec 101 milliards d’ariary de dettes et 39 milliards d’ariary de pertes » dit le ministre des Mines et des ressources stratégiques à la Presse à l’issue de cette réunion de vendredi. 455 salariés ne sont pas payés depuis le mois de janvier à Brieville et beaucoup ont du mal à trouver de quoi manger avec l’éloignement et l’insécurité. Le ministère déclare ainsi une situation d’urgence humanitaire surtout suite au passage des grosses pluies du mois passé, et s’attèle à trouver des solutions avec le BNGRC. Dina Andrianirina, délégué du personnel de Kraoma insiste sur le point qu’avec ou sans les Russes, il est possible de faire revivre la société de production de chromite. Le personnel a toujours affiché sa réticence quant à la présence des Russes, prévus apporter 16 millions de dollars dans le partenariat. Avec les moyens du bord, l’ensemble du personnel se dit prêt à continuer de produire de la chromite. Pour le moment, le salaire de deux mois  des quelques 500 individus travaillant à Kraoma reste introuvable, de même qu’un partenaire sérieux pouvant sauver les finances de la société.
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