Amboasary sud - Christian Ntsay dénonce le tribalisme


En référence avec un affrontement entre Bara et Antandroy en octobre à Amboasary Sud, Christian Ntsay dénonce la perversion du fihavanana en corporatisme. Égalité. Tel est le message transmis par Christian Ntsay, Premier ministre lors de sa descente dans l’Anosy en fin de semaine. À Amboasary Sud, il a rencontré ainsi les différentes responsables locaux. Face à la situation qui prévaut dans ce district, il a dénoncé la perversion du concept du « fihavanana » en corporatisme voire des dérives tribales. « La notion de « foko » tient encore une place importante dans la société elle ne doit plus régir les règles actuellement », précise-t-il. Joint au téléphone, Jerry Hatrefindrazana, gouverneur de la région Anosy a exposé les raisons de cette intervention du locataire de Mahazoarivo. En fin octobre, un affrontement entre les Antandroy et les Bara a été évité de justesse dans la commune rurale de Marotsiraka, du district d’Amboasary Sud. Les litiges ont commencé suite à une attaque suivie de vol de bovidés dans le fokontany de Befihamy . Il y a eu un échange te tirs causant ainsi treize morts dont onze assaillants. Les habitants de Befihamy, des Antandroy, ont refusé de livrer le corps de sept assaillants. D’escalade en escalade, le conflit est devenu une affaire nationale à tel point que le président de la République Andry Rajoelina a dépêché une délégation pour réconcilier les protagonistes. Clientélisme Par ailleurs, une centaine d’éléments de la gendarmerie ont été déployés pour éviter les affrontements. À travers une cérémonie « titike », le calme a été rétabli. « Nous sommes tous malgaches. Quand il y a des infractions, on applique la loi. L’appartenance à une tribu ne donne pas droit à l’impunité », explique Jerry Hatrefindrazana. Erigée en véritables institutions, la solidarité entre des natifs d’une localité quelconque est un puissant lobby. Présentée comme un cadre dans lequel règnent la cohésion, la solidarité et l’unité, la portée de ces structures dépassent largement leurs vocations initiales. Dans les grandes villes, les natifs se constituent en association souvent présentée comme une entité apolitique, mettant en avant la solidarité des membres notamment en cas de sinistres. Au-delà de cette vocation première, il est souvent remarqué l’intrusion des courtiers politiques. Ils y entretiennent des rapports clientélistes avec la base sociale du terroir dont ils tirent en grande partie leur légitimité. Dans cette logique, les ressources et avantages accumulés sont redistribués à cette clientèle. Absent dans tout texte régulant les postes à responsabilités et les hauts emplois de l’Etat, l’équilibre régional constitue pourtant une pratique qui dicte la représentation de chaque provincedans le Gouvernement. Une source qui a voulu garder l’anonymat affirme que le système de quota dans l’accès aux postes politiques se décide au niveau de ces associations. Tout récemment, des « notables » issus de natifs d’une région a fait le tour des médias pour dénoncer qu’ils ont été oubliés par le président de la République lors du dernier remaniement.
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