Reboisement - Une nécessité nationale vitale


Le coup d’envoi de la saison nationale du reboisement sera donné par le président de la République, à Mahanoro, ce 19 janvier. Au-delà des débats et clivages politiques, la reforestation de Madagascar est définitivement un impératif et une urgence. C’est une urgence pour tous. Ces mots ont été déclamés dans un article publié sur le site du Fonds mondial pour la nature (WWF), Madagascar, en janvier 2021. Des mots pour résumer les enjeux et l’urgence de renverser la tendance de la dégradation des forêts. Le titre de l’article publié sur le site web de WWF Madagascar est édifiant. « Madagascar et le monde ne peuvent pas perdre la bataille contre la déforestation ». Une thématique est toujours d’actualité, un an après. Inverser la tendance de la déforestation est, en effet, toujours le défi de la campagne de reboisement de cette année. Une campagne dont le coup d’envoi sera donné par Andry Rajoelina, président de la République, mercredi, à Mahanoro. Le chef de l’État qui inscrit la reforestation du pays dans la liste de ses treize Velirano. Le top départ de la saison du reboisement national marquera, également, le 3ème anniversaire de l’investiture du locataire d’Iavoloha. Depuis 2020, à Ankazobe, il a fait de l’ouverture de la saison du reboisement un événement d’Etat. Bien que la situation sanitaire soit compliquée, le rendez-vous a été maintenu, l’année dernière, à Tolagnaro. Cette fois-ci, ce sera dans le périmètre de reboisement d’Amparafana, sise dans le district de Mahanoro,région Atsinanana, que l’événement se tiendra. « En effet, les forêts pluviales d'Atsinanana sont très importantes pour le maintien des processus écologiques nécessaires à la survie de la biodiversité unique de Madagascar », plaide une note d’information publiée par la présidence de la République, hier. Comme à chaque ouverture de la campagne de reboisement, les débats dûs aux clivages politiques et les polémiques partisanes ou opposantes qui en découleront risquent, une fois de plus, d’éclipser les enjeux du reboisement. Engagement de tous Le débat autour de l’opportunité ou la pérennité du reboisement pourrait, également, être légion. Seulement, comme le souligne WWF Madagascar, inverser la tendance de la déforestation est une urgence pour tous. Au-delà des effets vicieux des changements climatiques, les citoyens autant en zone urbaine, que dans le monde rural ont brutalement pris conscience des conséquences dramatiques de la déforestation. Tarissement des sources et de la nappe phréatique, érosion, retard de la pluie, baisse de pluviométrie,hausse de la température et du taux de pollution de l’air dans les grandes villes, ainsi qu’une baisse et une mauvaise qualité des récoltes. Voilà quelques exemples des affres vécus dans une grande partie du pays durant l’intersaison et le dernier trimestre de l’année 2021 qui devrait être le coup d’envoi de la saison des pluies. Accélérer le processus de reforestation de Madagascar, tout en préservant et protégeant le peu de forêt qui reste s’avère vital. Etant donné qu’il y va de l’avenir de la nation, des générations futures, éveiller les consciences pour reverdir le pays ne devrait pas nécessiter un décret étatique. Certes, la question sur la viabilité des arbustes ou des graines plantés pourrait se poser. Seulement, s’il y a des centaines de milliers d'arbres plantés chaque saison et qu’il y a 50% de chance de viabilité, ce serait déjà une pierre ajoutée à l’édifice. « Il y a un engagement de tous à tous les niveaux de notre société pour l’expansion de notre forêt, cette richesse commune, dépasser sa perte. Ce n’est pas l’affaire du ministère en charge des forêts ou des ONG de conservation seulement », soutient, par ailleurs, WWF Madagascar, dans l’article de janvier 2021. Depuis un certain temps, il est fortement recommandé aux personnes, aux entités qui participent aux opérations de reboisement de prévoir un programme de suivi et d’entretien des arbustes plantés. Le reboisement s’avère nécessaire, également, face aux réalités du quotidien des ménages malgaches. Force est de reconnaître que, jusqu’ici, il est difficile de casser avec les bois de chauffe et le charbon. Il y a, aussi, les bois de construction.Les forêts restantes n’arriveront pourtant plus à suivre la cadence et supporter les besoins. Comme l’a indiqué le Président Rajoelina à la COP26, à Glasgow, en novembre, il faut 100 kilos de bois, pour obtenir 10 kilos de charbon. Cette année donc, la campagne de reboisement prévoit une partie pour la plantation d’arbres destinés à la production de bois de construction et de service dont les branches peuvent être valorisées pour la production de charbon de bois. Ce sera le cas sur le site de Mahanoro. Pour vaincre la déforestation, replanter des arbres ne suffit pas, toutefois. Il y a, également, le volet culturel, social et économique à prendre en compte. Outre le charbonnage ou la coupe pour le bois de chauffe, la culture sur brûlis qui entraîne souvent des incendies incontrôlés et l’agriculture à petite échelle sont parmi les principales causes de la déforestation. « Entre 2002 et 2019, 1,3 millions d’hectares ont été brûlés et la tendance annuelle est à la hausse », se désole WWF Madagascar. L’année dernière, les incendies de forêts dans les aires protégées ont été dévastateurs.
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