Infrastructures - Ravinala Airports lâche du lest


L’inauguration du Terminal C de l’aéroport international d’Ivato se tiendra ce jour. Plusieurs modifications ont été apportées au contrat initial conclu entre Ravinala Airports et l’État malgache. «Renouvellement de contrat de concession des aéroports d’Ivato et de Fascène de Nosy-Be. Et bon un simple rajout ». Voilà en substance le message fort envoyé par le président de la République Andry Rajoelina avant la signature officielle du document y afférent par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances et Julien Coffinier, directeur général de Ravinala Airports, hier au palais d’Iavoloha. Andry Rajoelina a tout à fait raison de parler d’une nouvelle mouture. Tant les modifications des « clauses léonines » de l’Accord initial, sous l’égide du régime HVM, ont été nombreuses. « Des acquis positifs et constructifs » selon le président de la République. Il les énumère comme suit. « Les principes sur la réduction de la durée de la concession de 28 ans ont été acquis et l’atteinte de l’objectif financier. Les redevances fixes de concession passent de 3 à 4 millions d’euros. L’abandon des créances au profit de notre compagnie nationale d’Air Madagascar. Les droits de stationnement des aéronefs réduits de 50%. De même que le coût de la location de l’espace de ses appareils, prévus à être augmentés, ont été maintenus à son niveau actuel. Sofitrans entrera dans l’actionnariat dans la gestion du duty-free ». Intérêt national Andry Rajoelina inscrit ces nouvelles installations ultramodernes dans l’optique de développer le tourisme, un des leviers de l’émergence économique du pays. « Mais si les redevances de développement des infrastructures aéroportuaires, RDIA, amputés aux billets d’avions sont trop lourdes, elles sanctionnent la destination elle-même », souligne Andry Rajoelina. Elles ont été revues à la baisse. « La RDIA pour les vols domestiques passe de 20,80 à 18 euros. Pour les vols régionaux et internationaux, de 41,60 à 38 euros » à cause de ces charges financières supplétives, le billet aller-retour d’Antananarivo à Nosy-Be vaut dans les 500 euros, alors que pour la même distance depuis Paris vers l’Italie, par exemple, il revient à 80 euros. Le tourisme avant la crise sanitaire,représentait « 7 % à 10 % du PIB, 44 000 emplois directs et 1 500 000 emplois induits , soit 6% de la population totale », rappelaient au début de 2021 le Groupement des entreprises de Madagascar,GEM, et la Fédération des hôteliers et des restaurateurs de Madagascar, FHORM. « D’où l’importance des aéroports et des transports aériens », a admis Andry Rajoelina. Mais il insisté que« chaque investissement doit se concrétiser dans une démarche de partenariat mutuellement bénéfique pour les parties prenantes. C’est l’intérêt national qui prime ». Il a cité comme exemple ces renégociations. « Arriver aujourd’hui à cette cérémonie fut un parcours houleux. Les dirigeants ne doivent pas tout signer à l’aveuglette quitte à brader le patrimoine national », a lancé Andry Rajoelina.   Thierry Déau, président fondateur de Meridiam qui détient 45% du capital du Consortium de Ravinala Airports a fait une brève allocution au cours de cette cérémonie.La construction de ce nouveau terminal d’une superficie de 17 500m², pour un investissement de 220 millions d’euros, va permettre d’accueillir 1 500 000 passagers par an.
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