Affaire Apollo 21 - Jour 8 : La perpétuité requise contre cinq accusés


Place au réquisitoire du ministère public et aux plaidoiries de la défense, hier. L’avocat général a, notamment, requis la perpétuité contre une partie des accusés. La perpétuité. Selon un des avocats de la défense, ce serait la traduction en langage plus commun de la principale information qui découle du réquisitoire de l’avocat général, hier, à la salle numéro 4 du palais de justice d’Anosy. Le 8e épisode du procès sur l’affaire Apollo 21 a démarré plus tardivement que d’habitude, hier. Les débats n’ont commencé que peu après 11 heures. Pour la première fois depuis le début du procès, par ailleurs, l’audience s’est poursuivie jusqu’en milieu de soirée. Elle n’a été levée qu’à 20 heures. La Cour a d’abord poursuivi la présentation des pièces à conviction concernant les accusés. En milieu d’après-midi, place au réquisitoire du ministère public, suivi des plaidoiries d’une partie de l’armada d’avocats de la défense. Le front froncé, le regard sévère derrière ses lunettes posées sur le bout de son nez et avec sa voix rauque, l’avocat général accable sans ménagement «les principaux accusés». Affirmant que les accusations et les preuves à charge sont probantes, celui qui porte la voix du ministère public requiert «l’application de la loi», contre cinq personnes, à savoir Paul Rafanoharana et son épouse Voahangy Rafanoharana, Philippe Marc François, Aina Marie Razafindrakoto et Victor Ramahatra. Verdict Pour l’accusation, ces cinq personnes seraient celles qui auraient été aux manettes du projet Apollo 21 dont la finalité serait de briguer le pouvoir, en passant par l’assassinat du président de la République. Que l’entreprise Tsara First ne serait qu’une société écran afin de collecter les fonds nécessaires à la mise en œuvre du projet. Comme indiqué en attaque, un des avocats de la défense a chuchoté, en marge de l’audience que par «application de la loi», l’avocat général entend l’application de la peine maximale, «c’est-à-dire la perpétuité». Pour le reste des accusés, le ministère public laisse à la Cour le soin de décider de leur sort. L’avocat général a indiqué à la Cour que «les raiamandreny», parlant probablement, des accusés avec un âge avancé pourraient bénéficier d’atténuation de peine. Après le réquisitoire du ministère public, ce sont les avocats de la défense qui ont pris la parole. Cinq avocats ont successivement plaidé la cause de leurs clients, hier. Quatre d’entre eux sont de l’équipe des défenseurs du couple Rafanoharana et le dernier est l’avo­cat de Philippe Marc François. Dans leur plaidoirie, les avocats de la défense qui ont pris la parole, hier, sont revenus à la charge pour requérir la nullité du procès au motif de vice de procédure et de procès inéquitable. L’hypothèse qu’il y a eu un complot pour attenter à la vie du Chef de l’État a, également, été balayée par la défense. Pour la défense il n’y a pas de preuve qui démontre qu’il y a eu une préparation ou le début d’exécution d’un complot. Les avocats de la défense tablent, également, sur le fait que les preuves à charge martelées par l’accusation devraient être irrecevables. Ici encore, l’irrégularité de la procédure est mise en avant. Il y a l’exemple de l’élément sonore diffusé à l’audience, vendredi. Un élément de preuve qu’ils estiment irrecevable car non consigné dans les dossiers de l’enquête préliminaire. Les avocats de la défense ont, par ailleurs, souligné que «des personnes clefs», dont les noms ont été fréquemment cités à l’audience n’ont pas été entendues devant la Cour. L’un aurait été l’interlocutrice du couple Rafanoharana dans la bande sonore diffusée vendredi, deux autres seraient des responsables à la présidence de la République. L’audience reprendra ce jour. Certaines indiscrétions chuchotent qu’il est probable que le verdict soit connu en cette fin de semaine.
Plus récente Plus ancienne