Dénonciation de détournement de fonds - La société civile exhorte la protection des lanceurs d’alerte


Le procès de Ravo Ramasomanana, un dénonciateur de détournement de deniers publics, s’est tenu, hier. Il a le soutien des organisations de la Société civile. Ravo Nambinina Ramasomanana est passé devant les juges du tribunal Anosy, hier. Il est poursuivi pour atteinte à l’ordre public, incitation à des troubles politiques graves, incitation à la haine du gouvernement, et transgression aux lois en vigueur, après avoir dénoncé des abus et des faits de corruption au sein du ministère de la Santé publique, dans le cadre de la gestion de lutte contre la pandémie de Covid19, au sein du quel il a travaillé. Son verdict est attendu pour la date du 29 novembre. Face à cette poursuite, les organisations de la société civile ont manifesté leurs soutiens à ce « lanceur d’alerte ». « Protégez les lanceurs d’alerte, au lieu de les accuser! », « Utilisons le système pénal pour poursuivre les vrais coupables, et non pour harceler et faire taire les lanceurs d’alerte» tempêtent-elles. Elles rejoignent l’Amnesty international et exhortent le ministère de la Justice « à veiller à ce que les autorités pénales abandonnent immédiatement toutes les accusations contre l’alerteur et à protéger les dénonciateurs, en veillant à ce qu’ils ne soient pas sujets à des représailles pour avoir parlé.» Appel aux autorités Ravo Nambinina Ramasomanana n’est pas le premier lanceur d’alerte à avoir été poursuivi. Raleva, militant écologiste, Thomas Razafindremaka, défenseur des droits humains qui lutte contre la corruption, Clovis Razafimalala, un militant luttant contre le trafic illicite des bois de rose, entre autres, ont subi le même sort que cet exagent du ministère de la Santé publique. « Les lanceurs d’alerte, défenseurs des droits de l’homme, contribuent grandement à la lutte contre la corruption et la mise en place d’une justice réelle dans le pays en ouvrant une voie pour la découverte des vrais coupables de corruption et de détournements des deniers publics ? », rappellent les organisations de la société civile. Ainsi, elles font appel aux autorités publiques à cesser d’utiliser la justice et le système pénal, pour réduire au silence les lanceurs d’alerte. Ce lanceur d’alerte a été auditionné à la section cybercriminalité du Camp Ratsimandrava, en mi-juin, pour avoir dénoncé des affaires de corruption dans son ministère, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, au mois de mai. Ravo Nambinina Ramasomanana a déposé, en parallèle, une plainte dénonçant ces détournements, au sein du Pôle anticorruption.
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