Apaisement - Les évêques appréhendent la précampagne


Comme à son habitude, la CEM a conclu sa réunion périodique par une déclaration sur les affaires nationales. Les évêques appréhendent, notamment, l’empressement pour la précampagne. Une anticipation. C’est ce que la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), ont essayé de faire dans leur déclaration publiée, depuis dimanche, jusqu’à hier. Comme à l’accoutumée, la conférence épiscopale a conclu sa réunion périodique qui s’est déroulée du 3 au 12 novembre, par une missive aux fidèles catholiques et à la nation, dans laquelle, elle expose son point de vue sur les affaires nationales. La précampagne qui s’amorce, en vue de l’élection présidentielle de 2023, a été un des sujets soulignés. Dans sa déclaration la CEM affirme «son appréhension», face à l’empressement des acteurs politiques et de leurs partisans à s’engager pour la précampagne en vue des prochaines élections. Ici, la conférence épiscopale fait, notamment, référence à la présidentielle. De prime abord, pour les évêques, la joute électorale ne devrait pas encore être d’actualité. Qu’il serait mieux de se concentrer à panser les maux de la population et apaiser les difficultés des ménages. Les acteurs politiques ne sont, visiblement, pas de l’avis des évêques. À deux ans de la présidentielle, les différents états-majors politiques entament déjà les échauffements pour être au mieux de leur forme lorsque démarrera, officiellement, la course à la magistrature suprême. La précampagne n’est régie par aucune règle. À entendre la virulence des attaques et des répliques de part et d’autre, la période pré-électorale qui pourrait durer deux ans risque d’être tendue. Explusion sociale La CEM craint, visiblement, que les querelles politiques ne favorisent une atmosphère crisogène. Aussi, les évêques mettent-ils l’accent sur la nécessité de l’apaisement. «Sans apaisement, nous n’avancerons pas», soutient la conférence épiscopale. Dans ce sens, elle met un coup de pression sur l’État, afin que ce dernier s’applique à solutionner promptement les différentes revendications sociales. Pour souligner l’urgence de trouver des solutions aux problèmes sociaux, la Conférence des évêques de Madagascar brandit le risque «d’une explosion sociale», le cas échéant. La CEM a infligé un tacle aux tenants du pouvoir, en faisant écho aux questionnements d’une partie de l’opinion publique selon laquelle, «plusieurs s’interrogent sur l’existence d’un programme clair guidant la conduite des affaires nationales, qui correspond aux attentes de la population, aux réalités et aux priorités». Dans sa déclaration publiée dimanche et hier, la conférence épiscopale requiert des mesures et des dispositifs plus stricts et efficaces dans la lutte contre l’insécurité. Pareillement pour la lutte contre la dégradation de l’environnement. Soulignant le danger des changements climatiques et faisant état de ses conséquences dans plusieurs régions du pays, les évêques recommandent le renforcement des sanctions contre les crimes environnementaux. Les litiges fonciers récurrents sont, également, martelés par la CEM. En conclusion de son message de fin de réunion, la conférence épiscopale a réaffirmé ses doutes vis-à-vis de la pertinence des réformes dans le cadre du Plan sectoriel de l’éducation (PSE). Elle souligne, du reste, son opposition à la proposition de loi autorisant l’Interruption thérapeutique de grossesse.
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