Littérature - Princesse-poétesse Houria n’est plus


La princesse-poétesse Saïd Kharida, alias Houria («liberté» en arabe) est née le 8 novembre 1951 à Antsohihy (province de Mahajanga) et décédée le 4 novembre 2020 à Paris des suites du coronavirus. La poétesse de la néonégritude Houria est de haute lignée à la fois malgache et comorienne. Elle est descendante de la princesse Vola­mamy de Maromandia, Mahajanga et du sultan Saïdina des Comores. La princesse Houria a appris très jeune à construire des ponts culturels en s'affranchissant de tous préjugés. C ‘est ainsi qu’une fois arrivée sur les bords de la Seine parisienne, elle a milité, en lisant des poèmes engagés, dans de nombreuses et diverses associations pour défendre les droits de l’Homme. Dans une association, versant panafricaniste, j’ai découvert ces « poèmes biographiques et événementiels », des odes aux grandes figures et aux événements marquants de l’Afrique et de sa diaspora. Lorsque j’ai eu l’initiative, en 2004, de lancer le mouvement de la NéoNégritude et le Printemps des poètes des Afriques et d’Ailleurs, je l’ai contactée pour qu’elle constitue le petit cercle de poètes membres fondateurs originaires de l’Afrique, de la Caraïbe et l’océan indien que j’avais placé sous le haut parrainage du poète révéré de la Négritude Jacques Rabemananjara. Au cours de ces seize dernières années, elle est devenue un des solides piliers de la maison Néo-Négritude. Dans notre manifeste: l’Antho­logie des poèmes d’amour des Afriques et d’Ailleurs (Orphie, 2013) que j’ai signé, Houria écrivait ces délicieux vers malgaches en Français: « Dégustons ces sambos appétissants/ Égayant nos palais sensibles et exigeants/ (…) Toi qui a toujours partagé mes secrets/(…) Buvons avec volupté/ Ce betsabetsa qu’EROS pour nous a tiré ».
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