Des mines explosives


Sans issue. Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines et des ressources stratégiques n’y arrive toujours pas. De la galerie souterraine où il est englué, trouver l’ouverture lui semble compliqué. En dépit de sa volonté et sa détermination à procéder à une refonte en profondeur du Code minier. Si tous les acteurs de la filière sont unanimes quant à la nécessité de dépoussiérer un document quelque peu dépassé, trouver un terrain d’entente entre les parties prenantes s’avère complexe. Pour le ministre de tutelle, il est temps que la richesse du sous-sol, riche, abondante et variée, apporte de la valeur ajoutée à l’économie nationale afin de mieux et plus contribuer à la lutte contre la pauvreté. Ces dons tombés du ciel mais enfouis quelque part ne représentent, au meilleur des cas, que 8% du Produit Intérieur Brut, PIB. Or, certains pays ont pu assurer leur croissance économique durable et soutenue par l’exploitation à bon escient du seul diamant. Comme le Botswana. Madagascar possède l’or, du saphir, une multitude de pierres précieuses, mais la majorité de sa population patauge dans la misère. Comme ces milliers de victimes du Kere, alors que leurs régions regorgent de pépites insoupçonnées. Dans ces conditions, la démarche de Fidiniavo Ravokatra mérite d’avoir été entamée. Mais pour parvenir à ses objectifs, il entend frapper les exploitants par un régime fiscal contraignant. Sentant les mauvais coups venir, Jean- Luc Marquetoux, président de la Chambre des mines, parle d’une fiscalité excessive, insoutenable et insupportable. Il précise que « les remarques qu’ils ont formulées sur les retouches à faire du Code minier, ont eu trait à des préoccupations fiscales. Nous comprenons le souci et les attentes de l’État sur l’augmentation de nos apports, mais que ces réformes ne soient pas une source supplémentaire pour fragiliser davantage notre secteur d’activités ». Il s’inquiète surtout de l’introduction de la notion du partage de production à hauteur de 20% dans l’avant-projet en question. Ce qui ressemble à un impôt de 20% envers l’État sur la valeur totale de la production, estime-t-il. Dans la foulée, il épèle pour interpeller, les redevances et ristournes de 2% aujourd’hui qui passeraient à 4% dans les intentions de l’État de tout reformuler. Sans compter la constitution du Fonds minier souverain. À financer par 500 000 dollars pour les permis d’exploitation, et 50 000 pour ceux de la recherche. À la rentabilité des plus aléatoires, craint-il. Au même moment de la réunion de la Chambre des mines, Fidiniavo Ravokatra a rassemblé des opérateurs nationaux. En guise de contre-offensive, peut-être. Il se peut alors que le gouvernement décide de faire passer ce Code minier new-look à l’insu des principaux concernés. Ceux-ci ont prévu de ne plus participer aux rounds infructueux des négociations. Avec une autre pomme ou pierre de discorde. Le gel de l’octroi des permis miniers qui s’inscrit dans la durée. Une situation de blocage qui pénalise surtout les petits exploitants.
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