Îles éparses - Le Président appelle à l’union sacrée


Les négociations au sujet des îles éparses démarrent, lundi. Le chef de l’État appelle à l’unité nationale pour bétonner la position qu’auront à défendre les négociateurs malgaches. L’union sacrée. Tel est l’appel lancé par Andry Rajoelina, président de la République, hier, en vue du début des négociations entre Madagascar et la France, au sujet des îles éparses. Une unité nationale derrière la position que va défendre l’équipe de négociateurs malgaches qui prendra part à la réunion de la commission mixte, lundi. « Ces îles n’appartiennent pas au Président, elles sont à toute la nation malgache », a déclaré le chef de l’État en marge de la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouverneur de la Banque centrale, hier, à la Cour suprême, Anosy. Pour démontrer ses propos, le locataire d’Iavoloha a mis en avant la désignation du professeur Raymond Ranjeva, éminent juriste international et actuel président de l’Académie malga­che, parmi les cinq personnes qui défendront la cause de la Grande île. « Le professeur Raymond Ranjeva a des idées politiques différentes des miennes, mais lorsqu’il s’agit de Madagascar, c’est l’unité nationale qui doit primer. Nous devons faire abstraction de tout clivage, notamment, politique », a soutenu le président Rajoelina. À l’entendre, son appel à l’union sacrée ici, sera pour démontrer à la partie française que la nation malgache parle d’une seule voix quant à la rétrocession des « îles malgaches de l’océan Indien », comme le désigne la résolution des Nations Unies (ONU), de 1979. À s’en tenir aux propos de Christian Ntsay, Premier ministre, et ministre des Affaires étrangères, hier, la partie malgache devrait tabler sur la rétrocession des îles éparses. « Le but est que ces terres réintègrent le territoire malgache », a-t-il déclaré en marge d’une réunion de l’Organe mixte de conception, au ministère des Affaires étrangères, Anosy. Quatre heures Comme l’a annoncé le conseil des ministres de mercredi, les discussions se dérouleront au palais d’Anda- ­fia­varatra. Chaque camp a désigné une équipe de cinq personnes pour défendre ses lignes. Outre le Premier ministre Ntsay qui sera le chef de délégation, et le professeur Ranjeva, il y aura également, docteur Djacoba Liva Tehindrazanarivelo, expert en droit international. Le vice-amiral Louis Antoine de Pädoue Ranaivo­seheno, secrétaire général du ministère de la Défense nationale, et le capitaine de vaisseau Jean Edmond Radrianantenaina, directeur général de l’Agence portuaire maritime et fluvial (APMF), seront également, de la partie. La délégation française, quant à elle, sera conduite par Marcel Escure, récemment nommé ambassadeur à la coopération régionale dans l’océan Indien. Le diplomate aura dans son équipe de hauts fonctionnaires du ministère de l’Europe et des affaires étrangères françaises et du ministère des Outre-mer. Il y aura donc, Rémi Maréchaux, directeur de l’Afrique et de l’océan Indien au quai d’Orsay. Arnaud Suquet, sous directeur de l’Afrique australe et de l’océan Indien, prendra, également, part aux négociations, tout comme Didier Ortolland, sous-directeur du droit de la mer, droit fluvial et des pôles au quai d’Orsay. Jean-Pierre Balcou, responsable à la sous-direction des affaires juridiques et institutionnelles auprès du ministère des Outre mer, complè­tera l’équipe française. À part Marcel Escure qui arrivera aujourd’hui, de l’île La Réunion, le reste de la délégation française débarquera demain, de Paris. Selon le site orange.mg, chaque camp aura droit à une personne de plus pour prendre part aux discussions. Eric Ratsimbazafy, responsable du Centre d’études et d’analyses stratégiques (CEAS), une entité au sein du ministère des Affaires étrangères, devrait être le sixième homme de l’équipe malgache. Pour la France, il devrait s’agir de l’ambassadeur Christophe Bouchard. La réunion de lundi est prévu se tenir de 9 heures, à 13 heures. L’ordre du jour des échanges n’est pas indiqué, pour l’heure. Les informations rapportent, toutefois, que le départ de la délégation française est prévu, mardi soir. Il est probable que la réunion de lundi, en appelle d’au­tres. Les quatre heures d’échan­ges pourraient ne pas suffire étant donné les enjeux du dossier. Si Madagascar part avec un avantage qu’est la résolution onusienne de 1979, lui restituant « les îles malgaches de l’océan Indien », la France pourrait ne pas lâcher aisément son idée de cogestion.
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