Présidentielle - Les candidats snobent la Ceni


Face aux différentes contestations, la CENI a demandé une confrontation des procès verbaux, hier. Une initiative boudée par les candidats et leurs représentants. Puéril. Les candidats à l’élec­tion présidentielle et leurs représentants ont boudé une séance de confrontation des procès verbaux (PV), des traitements des résultats au niveau des Sections matérielles de vote (SRMV), hier. Une initiative pour faire taire les rumeurs et les appréhensions avant la publication officielle des résultats provisoires du premier tour, ce week-end. « Nous vous attendons jusqu’à demain [ce jour]. Si vous ne venez pas alors, arrêtez les rumeurs et les dénigrements », fulmine Thierry Rakoto­narivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), hier, au siège de cet organe, à Alarobia, hier. Outrée par les attaques et multiples accusations des camps des candidats à l’élection présidentielle, la CENI a décidé, hier matin, de faire une confrontation de ses PV avec ceux des candidats. Une décision prise suite aux « exigences », des candidats. À partir de midi-trente, la CENI a lancé l’appel sur le journal de quelques stations radios, suivi d’une invitation par sms. Fixé à 15 heures 30 minutes, ni candidat, ni représentant, n’ont été présents au rendez-vous, jusqu’à 17 heures. Le représentant du candidat Andry Rajoelina a bien fait un saut à Alarobia, mais pour déposer « une demande d’explications ». Les Oranges voudraient des explications sur le processus de traitement des résultats par la CENI, notamment le volet informatique. Des points qui leur ont été expliqués, quotidiennement, pourtant, avant qu’ils ne se retirent du suivi de la publication des résultats du premier tour de la présidentielle. Dissiper les doutes L’écurie du candidat Rajoelina, justement, est l’une de ceux qui exigent la confrontation des PV. Une demande qu’elle a formulée, hier, à la Haute cour constitutionnelle (HCC). Les Oranges affirment, également, tout comme le camp du candidat Marc Ravalomanana, avoir l’ensemble des résultats et détenir des preuves d’incohérence dans les résultats, voire de bidouillages. La loi prévoit que seuls les PV autocopiants reçus par les délégués mandatés par les candidats au niveau des SRMV et des 24 822 bureaux de vote, ont valeur juridique. Affirmer avoir tous les résultats et réclamer des confrontations impliquerait alors des PV à confronter. Les représentants du candidat Ravalomanana, postés à Alarobia, se sont con­ten­tés d’observer l’échan­ge des membres de la CENI avec la presse, hier. L’un d’eux s’est défendu en soutenant n’avoir reçu le message de la CENI qu’à 15 heures. Ils ont alors, toute la journée d’aujourd’hui pour confronter leurs résultats avec ceux de la CENI. La confrontation des PV au niveau des SRMV est faite, aussi, pour dissiper les doutes des candidats sur la fiabilité du logiciel de traitement des résultats utilisés par la CENI. « Confrontons alors les PV des travaux des SRMV. Une étape où les travaux se sont faits manuellement », indique le vice-président de la CENI. Le cas échéant, la CENI a indiqué qu’elle est prête à procéder à la confrontation des procès verbaux de chaque bureau de vote et même des fiches de décompte des voix. Une comparaison des résultats matériels avec ceux informatisés est, aussi, possible. « Si réellement, il s’avère qu’il y a un problème dans le logiciel, la CENI s’engage à prendre les mesures qui s’imposent », affirme Thierry Rakotonarivo, sur la radio Antsiva. À Alarobia, hier, il a été dit que la CENI est disposée à procéder à un recomptage des bulletins de vote si cela est nécessaire. « Le processus électoral a besoin d’apaisement et de la confiance de tous, c’est pour çà que nous jouons la transparence. Nous demandons aux représentants de tous les candidats d’apporter leurs résultats et de procéder à la confrontation », soutient le vice-président de la CENI. Les camps qui affirment leur appréhension vis-à-vis de la CENI sont ceux qui devraient être qualifiés pour le deuxième tour. Sauf si, contrairement à ce qu’ils affirment, ils n’ont pas l’ensemble des PV, ou que certains auraient des idées extrajudiciaires en tête, ne pas accepter la proposition de la CENI est incompréhensible. Autrement, il faudrait attendre la publication des résultats provisoires et s’en remettre à la HCC, à qui appartient le dernier mot sur les litiges et l’issue définitive du scrutin.
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