Lutte contre la corruption et le trafic d’espèces - L’USAID prête main forte


Le combat contre le trafic des espèces protégées et la corruption sont loin d’être une bataille facile. Les États-Unis prêtent main forte dans cette lutte en dotant le pays de 3,4 millions de dollars. Par le biais de Counter Corrup­tion and Wildlife Trafficking, 3,4 mil­lions de dollars ont été octroyés par l’USA ID à Madagascar afin de renforcer la lutte contre la corruption et le trafic d’espèces. Le projet a été présenté hier à l’Espace vert Assist Ivandry. Il s’agit d’un projet de trois ans. Et il rassemble plusieurs consortiums d’organisations dont le WWF Madagascar, le TRAFFIC International, le Transparency International Initiative Madagascar et l’AVG. « Le trafic est un crime ayant des impacts sur l’économie du pays, la bonne gouvernance et les efforts entrepris dans la protection de l’environnement. Dans la plupart des cas, la corruption renforce ce crime. (…). Le projet rassemble tous les acteurs. Nous parlons par le biais d’une seule voie. Nous mettons en commun nos engagemen ts », indique Amy J. Hyatt, ambassadrice des États-Unis à Madagascar et aux Comores. Les chiffres clés livrés par l’USAID font état de vingt-et-un mille espèces de tortues saisies, issues de trafics entre les années 2018 et 2021. Les espèces uniques de faune et flore de Mada­gascar sont très prisées dans le commerce international des espèces. Par ailleurs, des enquêtes récentes ont révélé la présence d’un réseau de criminalité lié aux espèces qui s’étend de Madagascar à l’Asie, l’Europe et les États-Unis. Le commerce international des espèces endémiques est non négligeable. La demande ne cesse d’augmenter dans le cadre des trafics d’espèces protégées. « Il a été précisé que la plupart de la biodiversité dans le pays est endémique. Ainsi, ces espèces sont très prisées dans le monde entier », souligne Sahondra Rabenarivo, présidente du CSI. L’indice de perception de la corruption en 2020 classe Madagascar au 149ème rang sur 180 pays. La lutte vise à réduire le trafic d’espèces en luttant contre la corruption et en améliorant la gouvernance des ressources naturelles. Renforcement Le trafic prend plusieurs dimensions. Néanmoins, entre 2020 et 2021, une diminution a été constatée du fait de la fermeture des frontières. « Le trafic a baissé et aucune alerte n’a été reçue même de la CITES. Actuelle­ment, les parties prenantes se doivent de préparer et de renforcer les dispositifs après la réouverture des frontières », indique Baomiavotse Vahi­nala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du développement durable. Le constat actuel est que de nombreux pays étrangers possèdent actuellement des espèces protégées de Madagascar. Ces espèces ont été obtenues via des collaborations scientifiques ou encore des trafics. « Pour le cas de la tortue Angonoka, Madagascar n’en possède plus de deux cents. D’après les informations, l’île Maurice ou encore des pays asiatiques comme la Chine et le Japon détiennent ces tortues et elles sont en plus grand nombre (…). Pour le cas de lémuriens, plusieurs zoos en possèdent. Par ailleurs, nous constatons aussi que certaines de ces espèces ont été utilisées à des fins commerciales », enchaîne le ministre.
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