Examen - Autiste, Tahiana passe le bac C


Tahiana Dafy, est candidat au baccalauréat en série C, en cette session 2020. Les préparatifs sont un peu particuliers pour ce jeune autiste. Derniers préparatifs à l’examen du baccalauréat pour Tahiana Dafy, autiste, candidat à l’examen du baccalauréat, inscrit en série C, hier. Dans sa maison à Ambohidroa, ses parents et son enseignant lui demandent de répéter, une fois de plus, ce qu’il doit faire et apporter, durant les épreuves. « Avant tout, je dois remplir mon nom sur la feuille de copie. Ensuite, je dois plier cette partie de la feuille. Je ne pourrais pas indiquer mon nom dans les intercalaires », souligne-t-il. Il leur montre, ensuite, comment plier cette case. Puis, Tahiana leur cite, avec précision, toutes les fournitures qu’il doit avoir dans son sac lorsqu’il se présentera aux épreuves: « deux stylos bleus, des crayons, une taille-crayon, des instruments géométriques, une gomme, des papiers millimétrés, sans oublier la convocation et la carte d’identité ». Ce garçon de 18 ans n’est pas un candidat comme les autres. Autiste, il a des difficultés de concentration et d’attention. Les imprévus sont ce que ses parents appréhendent, durant les épreuves. « Il doit savoir à l’avance tous les programmes. Tahiana n’a pas de contrôle sur les imprévus », indique la mère, inquiète. Tout le reste, y compris le résultat de cet examen, leur importe peu. « C’est déjà une victoire pour nous que notre aîné soit arrivé à ce stade. Le plus important pour nous, c’est le bien-être de notre fils. Est-il à l’aise? Y trouve-t-il de l’épanouissement? », confie le père de famille, Mamy Dafy. Révision continue Le candidat, pour sa part, se dit être prêt. Il travaille beaucoup pour réussir cet examen. Dès son réveil, à 5 heures, il est devant ses livres et ses cahiers. Il consacre presque toute sa journée aux révisions, seul et quelquefois, accompagné par son professeur de mathématiques et de physique chimie. Ce sont ses matières préférées, avec les Sciences de la vie et de la terre, d’où son choix de la série C. « Tahiana a un peu de difficulté à faire des dessins. Mais sinon, je crois en lui. C’est un brillant élève. Il est capable de faire quelque chose d’impressionnant, lorsqu’il est calme. Je suis même sûr qu’il obtiendra une mention », indique Imanoela Rajeriarimalala, l’enseignant, hier, lors de leur dernier cours. Les démarches pour permettre à un enfant autiste de se présenter à un examen officiel ne sont pas évidentes, selon les Dafy. « Il n’y a pas d’instructions pour des personnes qui ont des problèmes particuliers comme le nôtre. Heureusement que nous avons des connaissances, autrement, cela aurait été difficile pour nous », ajoute-t-il. A l’examen, Tahiana aura un accompagnateur. Tahiana ne compte pas en rester au baccalauréat. Il a des rêves plein la tête. « Je veux étudier les multimédias, après le baccalauréat. Et je souhaiterais faire un stage à Injet, une entreprise du président de la République », lance-t-il. Le mot « Injet » aurait été l’un des premiers mots qu’il a prononcés, lorsqu’il a appris à parler, vers l’âge de 3 ans. Pour les parents, les études supérieures pour leur fils, sont un autre défi et une autre inquiétude. « Va-t-on l’accepter dans les universités? »
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