À feu et à sans...eau


Dramatique situation que celle vécue par la population de Faravohitra en général et les occupants d’un immeuble de trois étages, cible de l’ivresse du feu dans la nuit du lundi. Le feu aurait eu pour origine un court-circuit provoqué par la coupure d’électricité, donc totalement imprévisible et qu’aucune précaution ni prévenance n’aurait pas pu empêcher. Bien évidemment le réflexe premier dans ce genre de drame est d’appeler les vaillants soldats du feu. Ils ne se sont pas fait désirer emmenant leur vieux matériel, fruit d’un assistanat international et toute leur volonté. Mais ils se sont heurtés à une réalité insurmontable. Le quartier de Faravohitra s’est signalé, la semaine passée, par une descente dans la rue de la population pour interpeller les autorités à propos de la coupure d’eau depuis six mois. Les habitants ont même lancé un ultimatum à l’endroit de la Jirama. Ironie du sort, la réponse est venue sous la forme d’un incendie. Les sapeurs-pompiers ont eu du mal à trouver une bouche d’incendie fonctionnelle. On a eu droit à l’illustration parfaite de la tragédie que peut provoquer cette pénurie d’eau. On a frôlé le pire étant donné que si le feu avait pu atteindre d’autres bâtiments attenants, c’est tout le quartier qui aurait été anéanti. Le cas de Faravohitra est, d’ailleurs, valable pour toute la ville où les bouches d’incendie font partie des patrimoines dont les vestiges ont disparu à l’instar des bornes fontaines en fonte massif où l’eau coulait sans interruption 48 heures sur 24. Tout compte fait, même si on arrive à équiper les sapeurs-pompiers avec le même matériel que leurs homologues américains ou japonais, c’est peine perdue avec cette pénurie chronique d’eau. On comprend donc pourquoi les autorités préfèrent quémander pour équiper les sapeurs-pompiers au lieu d’investir. Les faits récents ont pourtant montré que les risques d’incendie sont de plus en plus grand avec la négligence et l’imprudence d’une population de moins en moins instruite et responsable. C’est ainsi que l’incendie du Bazar Be à Toamasina a pu s’étendre, faute d’avoir su utiliser les extincteurs dont le marché est équipé. On compte sur les gouverneurs de penser à doter chaque région, voire chaque district d’un service de sapeurs-pompiers équipés en matériel et efficace. Cela doit être une priorité. Il est clair que cela peut créer de l’emploi pour la région concernée. En attendant qu’il y ait suffisamment d’eau, l’utilité des sapeurs-pompiers est compromise, un peu à l’image de la sensibilisation faite à propos de la nécessité de se laver les mains avec du savon alors qu’il n’y a pas d’eau. Une situation qui ne prête pas à sourire mais qui n’a pas de solution pour le moment. Tout le monde ne peut que croiser les doigts dans un pays à feu et à sans... eau d’échapper à un mauvais coup du sort.
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