Transplantation - Les demandes de greffes d’organes affluent


Les demandes de transplantation d’organes sont nombreuses. Le projet de greffe est cependant bloqué par l’inexistence d’un cadre juridique. La transplantation d’organe tarde à se concrétiser. Toujours aucune trace du cadre juridique de cet acte médical. Personne n’a de réponse précise sur son avancement. « Aucun projet de loi sur la greffe d’organe n’est arrivé à notre niveau, pour le moment. De plus, aucun membre du Parlement n’envisage de faire cette proposition », indique Lova Herizo Rajaobelina, président de la Commission santé au sein de l’Assemblée nationale, avant-hier. « Le ministère de la Santé publique ne semble pas être pressé par ce projet de loi, selon notre constat », avance une autre source. Les quelques sources joignables, au sein du ministère de la Santé publique, « n’avaient pas d’informations à donner sur le sujet ». Ce vide juridique est pourtant le principal blocage du projet de transplantation d’organe. Le bâtiment devant accueillir cette unité de transplantation rénale publique, est déjà prêt à Andohatapenaka, depuis plus d’un an. Un autre centre de transplantation rénale privé est en cours de construction à Toamasina. Les professionnels médicaux seraient prêts. « Plusieurs professionnels de santé ont la compétence nécessaire dans ce domaine», indique un chirurgien. Le ministère de la Santé publique lui-même a envoyé des médecins suivre des formations sur la greffe à l’étranger. « Il ne reste que la loi. Cet acte médical ne peut être réalisé sans un cadre juridique », insiste le chirurgien. Compatibilité Un avant-projet de loi avait été déjà soumis au gouvernement en 2016, puis en 2018, mais les deux tentatives n’ont pas abouti. « Il a déjà été adopté en conseil du gouvernement, à l’époque. C’est au moment où on le passait en conseil des ministres qu’il a été rejeté. À l’époque, les rumeurs sur les trafics d’organe se sont propagées », confie une source. Avec les nombreuses suspicions de vol d’organes qui défrayent actuellement la chronique, l’adoption d’un tel projet de loi n’est pas gagnée d’avance. Le député Lova Herizo Rajaobelina est, pour sa part, optimiste pour faire passer un projet de loi sur la greffe, à Tsimbazaza. « Il n’y a pas de risque qu’un tel projet n’aboutisse pas au niveau de l’Assemblée nationale », indique-t-il. Ce n’est pas certain, vu les réactions des parlementaires devant la proposition de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG). Des spécialistes affirment, cependant, que la transplantation via un vol d’organe est chose impossible. « L’opération, aussi bien le prélèvement que la transplantation proprement dite de l’organe, ne peut être réalisée que dans un bloc opératoire. C’est l’organe d’une personne vivante qu’on utilise et non celui d’un cadavre. Les conditions de conservation sont aussi délicates. La compatibilité du donneur et du receveur est exigée», détaillent nos sources. Les demandes de greffes d’organes affluent, notamment chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale, qui sont de plus en plus jeunes. La plupart ne sont détectées, malheureusement, qu’en phase terminale. La balle est dans le camp de l’État, pour faire aboutir ce projet.
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