Antalaha - La chair de tortues de mer en vente libre


Très appréciée par les gourmets, elle se vend au kilo à Antalaha. Le commerce illicite de cette espèce marine prend de l’ampleur dans cette ville du Nord-Est. Alors que l’exportation illégale des tortues de mer semble se calmer ou, plutôt, ne se fait pas beaucoup entendre ces derniers temps, la vente de leur chair prend de l’ampleur. C’est ce que rapportent, en tout cas, quelques habitants d’Antalaha. «Au moins, quatre marchands ambulants se lancent dans cette activité, dans notre quartier, si auparavant, on en trouvait à peine un. La vente est interdite, mais officiellement, ils se présentent comme des vendeurs de feuilles d’ananambo et cachent leur marchandise sous celles-ci dans leur panier. Ils ont déjà gagné des clients réguliers», confie Hervé Georget, un habitant d’Antalaha. Selon les connaisseurs, ces commerçants sont complices des pêcheurs qui ne trient pas leur proie. « Ils pêchent tout ce qu’ils croisent : les grandes qui peuvent atteindre deux mètres, tout comme les très jeunes que les pêcheurs jugent comestibles. Et pire, ils ramassent même les œufs », témoigne notre source. Le prix du kilo de cette espèce marine aurait connu une légère hausse, ces derniers temps. « Un kilo de chair de tortue de mer est vendu à 6 000 ariary, en général. Mais avec la récolte de la vanille, le prix monte jusqu’à 8 000 ariary», raconte un habitant d’Antalaha. Aucune arrestation Ces informations semblent dépasser les gendarmes. Interrogés sur le fait, ils avouent qu’ils ne sont pas au courant de la vente de cette espèce protégée. « Nous n’avons pas, jusqu’ici, appris que des personnes exploitent les tortues de mer à Antalaha et ailleurs, et nous n’en avons jamais été les témoins oculaires. D’ailleurs, cette espèce n’existe pas dans notre région», souligne notre source auprès de la gendarmerie à Antalaha. Pourtant, cette espèce « migratrice » se rencontre bel et bien dans cette partie de la Grande ile. « Le braconnage des tortues de mer est  connu depuis 2012, dans le Sud-Ouest de l’ile. Pourtant nous n’en avons pas  constaté à Antalaha, mais c’est fort possible », précise Saloma Anjara, responsable scientifique du Cétamada, une association pour la protection des animaux marins autour de Madagascar. Miangaly Ralitera
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