Tourisme - La haute saison entre optimisme et réalisme


Malgré les projections de performance en faveur du secteur, les opérateurs gardent les pieds sur terre pour assurer un développement pérenne du tourisme.  Encourageant. Le cabinet d’études international Forward Keys a récemment annoncé que Madagascar est en bonne place pour vivre un boom touristique, cette année. Selon le cabinet qui analyse plus de dix-sept millions de réservations aériennes par jour, les arrivées à Madagascar en 2018 ont connu une hausse de 8% par rapport à l'année précédente et de 19% au cours des cinq premiers mois de 2019. Un positionnement enthousiasmant pour les opérateurs touristique à l’instar de Boda Narijao, président de l'Office National du Tourisme de Madagascar qui déclare, « cette situation valide nos récentes initiatives pour rendre Madagascar plus attrayant pour les visiteurs internationaux ». Des performances expliquées, notamment, par les bonnes affaires enregistrées par le secteur du transport aérien. « La capacité à destination de l’Europe a augmenté de 81%, pendant les neuf premiers mois de 2019, sur Air Madagascar. Le tourisme représente 15,7% de l’économie de Madagascar et 33,4% de ses exportations. Plus des trois quarts des visiteurs à Madagascar sont des touristes dont le séjour dépasse quinze jours, et 19% d’entre eux y passent plus d'un mois. Cette durée de séjour relativement longue représente un facteur clé de la croissance économique de la destination. La hausse du trafic aérien nous amène à penser que le pays connaîtra un boom touristique cette année », explique Olivier Ponti, de VP Insights, chez Forward Keys, dans la présentation des résultats de leurs études. Cependant, malgré ces chiffres éloquents, certains acteurs du secteur s’inquiètent de la dépendance du tourisme sur la santé du secteur aérien à l’instar de la compagnie nationale qui est fréquemment embourbée dans des situations problématiques malgré les efforts de redressement. Problématique « Certes, sur le terrain on enregistre une hausse non négligeable des réservations depuis le début de l’année, mais il ne faut pas uniquement se fier sur ces projections ni sur la seule performance de la compagnie nationale car la réalité est tout autre », souligne Patrice Raoull, président du conseil d’adminis­tration de la confédération du tourisme. D'autres compagnies importantes telles qu’Air Austral ou Air Mauritius développent également leur capacité à destination de Madagascar, de 23,6% et 3,8% respectivement entre janvier et septembre par rapport à la même période de l'année précédente. « Quand on parle de développement du tourisme, on aborde la notion de compétitivité des prestations touristiques. Les dessertes aériennes pèsent, bien entendu, sur cette compétitivité. Les opérateurs touristiques sont bien entendus plus que favorables à l’application de l’open sky. Cette ouverture du ciel malgache attirerait d’autres compagnies et le jeu de la concurrence permettrait d’influer sur les prix des vols internationaux, régionaux et domestiques », conclut le PCA de la confédération du tourisme.  
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