Assauts contre le président - Les pro-pouvoirs sauvent les meubles


La défense du pouvoir s'organise et sort ses griffes. Elle s’organise face aux attaques de samedi par le mouvement «Mitsangana ry Malagasy». Réplique. Hier, lors d'une conférence de presse au Carlton Anosy, ceux qui se présentent comme « les parlementaires, partis et organisations politiques issus de la majorité » ont lancé une contre-offensive. Ceux qui se sont présentés à la presse, hier, plaident pour « l'alternance démocratique », et « condamnent la désinformation que certains véhiculent dans le seul objectif de  provoquer des troubles pour tenter de renverser un régime démocratiquement élu (…) sous prétexte d'une prétendue et fallacieuse atteinte à leur liberté d'expression ». Pour répondre au mouvement « Mitsangana ry Malagasy » mobilisé samedi dernier, à Andrefan’Am­bohijanahary, une dizaine de signatures ont été apposées à la déclaration d'hier.  Celle du chef de file du parti « Hery vaovao ho an'i Mada­gasikara » (HVM), logiquement, mais aussi celles des têtes d'entités parlementaires comme les VPM-MM, MAPAR 2 et 3. Outre la réponse apportée aux assaillants du président de la République, il a aussi été martelé, hier, l'existence « d'avancées réelles et palpables », dans le sens du développement. Interviewés sur les raisons de l'actuelle inflation galopante, les intervenants d'hier ont, cependant, peiné dans leur répartie. Le scénario d'hier rappelle, par ailleurs, les premiers mois du début de quinquennat du président Rajaonari­mampianina, où ceux qui se présentaient comme les défenseurs du choix du peuple (VMSA), se dressaient face aux partisans de Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, durant les tumultes inhérents à la désignation du Premier ministre. Stabilité En cette période, la carte politique a été mise sens dessus-dessous pour permettre au chef de l'État de s'arroger une majorité taillée sur mesure, sans passer par les urnes. La tenue des élections communales et sénatoriales a été mise en avant, hier, pour affirmer le soutien au pouvoir par la majorité des élus. La scène d'hier à Anosy, en réponse aux tapages de samedi à Andrefan'Am­bohijanahary, indique que « la majorité » n'est pas un gage fiable de stabilité. La géométrie variable de l'arène politique qui déteint sur le ring parlementaire pourrait expliquer cette situation. « Plusieurs députés ont viré de bord, car ils songent désormais à leur ré-élection. Pour cela, il faut qu'il y ait des réalisations visibles dans leur circonscription. Ce qui impose de travailler avec le pouvoir, étant donné que les chefs de parti ne sont d'aucune aide », confie un élu du VPM-MMM. Ce qui explique la présence des élus de cette formation hier à Anosy, alors que Hajo Andriananarivelo, chef de cette formation, s'est affiché en première ligne à Andrefan'Ambohijanahary. Dans cette cacophonie politique qui semble tourner en rond depuis bientôt trois ans, il semblerait que, comme l'indique la projection faite par Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France, dans son discours du 14 juillet, les élections « légitimes », ne soient la meilleure manière de départager les protagonistes et s'assurer une stabilité. Garry Fabrice Ranaivoson
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